©Emmanuel Gond

Journées professionnelles 2015

Les mercredi 18 et jeudi 19 novembre 2015, Cinémas 93 organisait la troisième édition de ses Journées professionnelles, au Ciné 104à Pantin. Deux journées de réflexion consacrées à l’éducation au cinéma et aux images, mais aussi à la création cinématographique, entre ateliers et accompagnement professionnel.

Crédits photos : Emmanuel Gond. 
L’éducation artistique à l’image

Débat animé par Louise Tourret, journaliste et productrice de Rue des Écoles sur France Culture. En présence de :

Eugène Andréanszky est délégué général de l’association Les Enfants de Cinéma qui met en œuvre le projet national Ecole et cinéma sous la double tutelle du Ministère de l’Education nationale et du Ministère de la Culture et de la communication (CNC). Le projet concerne à ce jour plus de 800 000 élèves de 5 à 11 ans (de la maternelle et de l’école élémentaire), plus de 35 000 classes et plus de 1200 salles de cinéma, sur 95 départements.

Evelyne Bevort a été enseignante de sciences économiques et sociales avant de devenir directrice déléguée du CLEMI  (Centre de liaison entre l’enseignement et les médias d’information), fonction qu’elle a occupée pendant 20 ans. Elle est en outre expert auprès de différentes institutions internationales et enseignante à l’IHECS (Institut des Hautes Études des Communications Sociales) de Bruxelles.

Rémy Collignon est enseignant au lycée Darius Milhaud au Kremlin-Bicêtre et responsable d’un projet d’éducation aux médias. Réalisateur du documentaire A mon inconnu que j’aime (l’Algérie racontée par les lettres des marraines de guerre), il travaille actuellement sur son second film, C’était un souvenir d’Algérie, un clou de Biskra.

Frédéric Henry est responsable des activités éducatives pour les 12-25 ans aux Cinémas du Palais à Créteil et coordinateur de projets d’éducation au cinéma en Europe au sein de l’association Cinédié.

Julien Neutres est nommé Directeur de la création, des territoires et des publics au CNC en juillet 2015 après avoir mis en place un service public de référencement de l’offre légale en ligne et élaboré des outils de lutte contre le piratage en tant que chargé de mission auprès de la Présidence du CNC. Auparavant, il a été en charge du suivi des interventions publiques dans les industries culturelles, les médias et l’économie numérique à la Direction du Budget. Il est en outre auteur de livres sur le cinéma italien et l’écriture cinématographique de l’histoire.

Élise Tessarech a rejoint le Forum des images en 2000En 2008, elle est devenue adjointe de direction du service de l’action éducative. Elle travaille également comme programmatrice et coordinatrice du festival Séries mania. Elle a œuvré auparavant pendant deux ans au festival Côté court de Pantin comme déléguée au développement et programmatrice. Elle développe par ailleurs une activité indépendante d’administratrice de compagnies de danse et de séances de cinéma en plein air.

Après les événements de janvier 2015, le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de la Culture et de la Communication ont mis en avant de nouvelles priorités parmi lesquelles une nécessaire éducation aux médias et à l’information, partie intégrante du parcours citoyen à l’école.
Dans ce contexte, se pose la question de la place de l’éducation au cinéma et aux images par rapport à l’éducation aux médias et à l’information.

L’image d’expression artistique et l’image d’information relèvent-elles du même registre ? Les professionnels de l’éducation au cinéma et aux images ont-ils un rôle à jouer dans l’éducation aux médias et à l’information ? Faut-il intégrer ces nouveaux objectifs sur la feuille de route des dispositifs d’éducation à l’image ? L’analyse filmique est-elle un bon apprentissage pour le décryptage des images médiatiques ? Quel est le rôle du cinéma dans l’éducation citoyenne, l’ouverture sur le monde et la construction d’un esprit critique ?

Dans la mesure où l’éducation aux médias et à l’information vise également à comprendre la façon dont l’information et l’image circulent dans les médias, sur Internet et les réseaux sociaux, on pourra également s’interroger sur le développement des dispositifs d’éducation à l’image au vu de l’évolution des pratiques culturelles et des nouveaux usages numériques.

Forts de ces constats et de ces questionnements, les invités du débat public ont posé les bases d’une discussion mettant en évidence les points de convergence entre les deux approches concernées que sont l’éducation artistique à l’image et l’éducation aux médias, mais aussi la nécessité pour le cinéma d’affirmer sa singularité.

Plusieurs thèmes et pistes de travail ont ainsi été abordés :
 – Le risque de dissolution des enjeux proprement cinématographiques dans un discours sur les thèmes développés dans les films, en particulier lorsqu’ils font écho à l’actualité.
 – La pertinence ou non d’un enseignement « vertical » conçu comme transmission de connaissances et son articulation à la pratique.
 – La conception d’ateliers d’éducation aux images croisant le cinéma et les médias.
 – La connaissance des conditions de production et des enjeux économiques pour comprendre les nouvelles pratiques de diffusion des images.
 – L’éducation aux images et aux médias au niveau européen. 

Le discours sur les œuvres d’art peut-il résister à la puissance d’une actualité brûlante ? 

Dans un premier temps, Julien Neutres (CNC) fait un rappel historique et un état des lieux des dispositifs d’éducation à l’image que sont Ecole et cinémaCollège au cinéma et Lycéens et apprentis au cinéma sur le temps scolaire et Passeurs d’images sur le hors temps scolaire. Eugène Andréansky précise que le choix des films intégrant le catalogue national d’Ecole et cinéma repose sur des critères artistiques. L’accès aux œuvres du cinéma mondial, qu’elles soient de patrimoine ou récentes, doit être encouragée : la cinéphilie française est très liée à la formation des plus jeunes au cinéma. L’approche sensible de ces œuvres et la parole donnée aux enfants pour exprimer leur ressenti sont privilégiées par l’association Les Enfants de cinéma qui coordonne le dispositif Ecole et cinéma au niveau national. Aux yeux de son délégué général, l’éducation aux médias relève d’une toute autre démarche.

Plusieurs spectateurs prennent la parole pour réaffirmer la nécessité de considérer le cinéma en tant qu’art. Robert Poupart, archiviste au CNC et concepteur et animateur d’ateliers pédagogiques, rappelle qu’« une œuvre n’est pas naturellement ». Un film est qualifié d’œuvre une fois pris en compte l’imaginaire qu’il suscite, mais aussi les sujets qu’il aborde, les influences qui l’ont façonné et celles qu’il a suscitées, sa place dans l’histoire du cinéma… Il est important de donner des perspectives, de placer une œuvre cinématographique dans le temps de la création et de se poser la question de sa filiation. En tant qu’archiviste, Robert Poupart assume la spécificité de son discours d’historien du cinéma et de ses techniques. Par exemple, dans le cadre d’un atelier sur Les Héritiers de Marie-Castille Mention-Schaar (2014), il n’a pas travaillé sur les thèmes développés par le film, pourtant sensibles, mais sur l’histoire des techniques cinématographiques.

Approche théorique / approche pratique

Evelyne Bévort (directrice du CLEMI pendant vingt ans) rappelle pour sa part comment le « faire » s’inscrit depuis longtemps au cœur de la pédagogie des médias. En effet, la réflexion critique et analytique sur les contenus médiatiques s’adosse à la compréhension et à la maîtrise des outils de production. Il y a trente ans, lors de la création du CLEMI (Centre de liaison entre l’enseignement et les médias d’information), l’idée était d’articuler la réflexion critique sur les médias à la nécessité de donner la parole aux jeunes afin qu’ils puissent participer pleinement au débat public. Aujourd’hui l’époque a changé : les élèves sont déjà dans la maîtrise des outils mais ils produisent et surtout ils diffusent leurs images sans réflexion préalable. La question de la diffusion est devenue centrale. La pédagogie du « faire », très liée à l’école nouvelle, permet de mettre les enfants au cœur du dispositif. Cela implique que les adultes s’interrogent sur les pratiques réelles des élèves : il est indispensable de partir d’une réalité et non des fantasmes des éducateurs et des enseignants.

 
Rémy Colignon
 (enseignant) prend la parole à son tour pour décrire le travail qu’il mène en classe. Il a pratiqué aussi bien l’éducation au cinéma, dans le cadre de Collège au cinéma puis de Lycéens et apprentis au cinéma, que l’éducation aux médias. L’analyse de l’image à travers l’échelle des plans, le montage etc. ne suffit pas. Il faut sortir de sa condition d’usager ou de spectateur passif pour se poser la question du destinataire. Les élèves de Rémy Collignon suivent une formation en bac pro « Accompagnement, soins et services à la personne». Il leur a demandé de réfléchir à une façon de partager leur expérience de stagiaires dans ce domaine. Ils ont tous répondu : « nous n’avons rien à dire, ce n’est pas intéressant ». L’étape suivante a donc consisté à se demander à qui ils pouvaient s’adresser pour prendre conscience d’un potentiel destinataire. Que peut-on lui dire et comment ? Ce travail a donné lieu à la création d’un journal en ligne où les élèves parlent de leur métier à leurs parents, à leurs professeurs. Ce journal a permis qu’ils ne soient plus de simples consommateurs passifs des images, leur regard est devenu plus critique car ils savent que celui qui crée des images s’adresse toujours à quelqu’un.

Pour compléter cette réflexion sur l’importance de l’approche pratique dans la constitution d’un regard critique, Vincent Merlin (Cinémas 93) précise qu’elle existe grâce à des dispositifs comme Passeurs d’images, hors temps scolaire. En revanche, les trois dispositifs nationaux d’éducation à l’image en temps scolaire, qui relèvent de l’éducation au cinéma, sont des dispositifs de masse qui n’incluent pas d’ateliers pratiques. Toutefois, certaines coordinations départementales en proposent (comme Collège et Cinéma en Seine-Saint-Denis, à l’intention d’un millier d’élèves). Mais cet effort dépend de la politique volontariste et des moyens financiers des collectivités locales, ce qui engendre des inégalités selon les territoires.
Une réalisatrice qui mène des ateliers sur le temps scolaire souligne qu’il faut être conscient que ces considérations économiques ont un impact sur la rémunération des intervenants qui, pour certains, sont auto-entrepreneurs. 
 

Au croisement de l’éducation au cinéma et de l’éducation aux médias : le positionnement du Forum des Images.

Depuis plusieurs années, Elise Tessarech du Forum des Images conçoit une programmation et propose une approche pédagogique mêlant la fiction, le documentaire, les images d’actualité, mais aussi les séries TV et les images médiatiques. 

Ecoutez Elise Tessarech détailler l’approche du Forum des Images 

L’idée est de donner des clés aux élèves. Quels que soient les types d’images, elles sont à chaque fois recontextualisées par l’intervenant. La philosophie pédagogique du Forum des images a pour socle la pratique des élèves : il faut réfléchir aux conditions dans lesquelles ils voient les films, et quels films. Dans cette perspective, on peut tout à fait interroger des blockbusters,  à condition d’en profiter pour en construire une histoire.

> Pour éduquer les futurs spectateurs, leur permettre d’acquérir un regard critique, faut-il conforter la spécificité du cinéma en affirmant qu’il « n’est pas » seulement un média, « ne se réduit pas » à une approche thématique ? Ou bien faut-il s’ouvrir à d’autres disciplines qui permettraient de prendre en considération son caractère hybride, tout autant objet d’art que produit culturel ? 

Selon Evelyne Bévort, il est important de développer son regard critique, mais aussi de développer sa créativité et d’envisager une œuvre sous l’angle culturel, au sens des « Cultural studies » théorisées dans les pays anglo-saxons. Il est tout à fait enrichissant d’aborder une pratique culturelle avec un prisme sociologique, philosophique ou encore économique.  Selon elle, le cinéma est un art industriel que les jeunes générations reçoivent dans des modalités très différentes de leurs aînés.

Une réflexion devrait être menée sur les bribes d’images que les jeunes gens perçoivent lorsqu’ils visionnent des films de façon très morcelée sur leur téléphone ou leur tablette. Cette question qui concerne la réception des films est urgente et dramatique. Robert Poupart, archiviste aux Archives française du film du CNC tient à rappeler la définition historique du cinéma comme « première projection publique payante d’un programme de films », c’est-à-dire une expérience partagée en salle.

Ecoutez l’intervention d’Evelyn Bévort 

En prolongement à ces questionnements, Anne Huet (responsable du développement des publics, de l’animation et de la communication au cinéma Le Cin’Hoche à Bagnolet) rappelle que « mettre l’élève au centre des dispositifs », ainsi que l’appellent de leurs vœux les différents participants au débat, implique de se poser la question de la fracture générationnelle qui peut exister entre les adultes (enseignants, animateurs, intervenants) et les élèves. Notre pratique du cinéma est différente, notre mémoire des films également. On parle de culture cinématographique mais l’arrivée d’Internet a bouleversé ce que l’on entend par là. Il est aujourd’hui possible de voir des films de tous les genres, de toutes les époques sur le web, mais cette mise à disposition sans hiérarchie annihile l’idée qu’il y a eu une histoire du cinéma.               

L’éducation à l’image et aux médias en Europe 

Il apparaît clairement que la France fait figure d’exception dans le paysage européen en matière d’éducation à l’image : elle a longtemps semblé être le seul pays à revendiquer haut et fort le caractère artistique du cinéma. Alors qu’ailleurs l’éducation au cinéma fait partie intégrante de l’éducation aux médias. Faut-il s’en réjouir ? Le déplorer ? Eugène Andréansky considère qu’il est indispensable de continuer à défendre l’exception culturelle propre à la France.

Frédéric Henry (Cinéma du Palais) précise que le travail des salles dans le domaine de l’animation et de l’éducation à l’image est désormais soutenu par Europa Cinémas. Il s’avère en effet que la salle devient, de plus en plus, un lieu de partage et de vivre-ensemble. La culture contribue à donner à un territoire « la capacité d’espérer. Certains pays en Europe l’ont bien compris, notamment les jeunes démocraties qui se sont ouvertes à l’éducation au cinéma pour défendre une identité culturelle.

Ecoutez l’intervention de Frédéric Henry sur son expérience au sein d’Europa Cinemas

 

En fin de discussion, Evelyne Bévort remarque qu’en matière d’éducation au cinéma, c’est la France qui influence les autres pays européens.  Elle est en effet totalement atypique dans son approche du cinéma, les notions d’art, d’œuvre et d’auteur primant sur toute autre considération. Néanmoins, il est à ses yeux possible et nécessaire de compléter la vision française par d’autres visions complémentaires. Elle regrette d’ailleurs que des ponts ne soient pas davantage créés avec l’éducation aux médias, comme cela se fait ailleurs en Europe. Au Royaume-Uni par exemple, le cinéma fait partie de l’image animée au sens large. Le BFI a même créé un Musée de l’image animée. On a l’impression qu’en France, on considère les médias comme une sous-culture, de la consommation, du tout-venant. Selon elle, c’est une erreur.

Les tout petits vont au cinéma : le très jeune spectateur face aux esthétiques croisées (cinéma, danse, musique, littérature)

Ciné-danse coproduit par Cinémas 93 et Cinéma Public. 

 
 Christina TowleCinéma Public et Cinémas 93 ont œuvré à la création de Dans(e) la Lune, un spectacle associant cinéma et danse.

Née à New York, Christina Towle crée des spectacles pour petits et grands qui explorent les relations entre la musicalité du souffle et la dynamique interne de la danse. Elle collabore avec Flore Dupont sur la scénographie et la lumière de ses spectacles Airtight (2012), Trois Souffles (2013) et Lune (2014). Depuis 2011, elle invente des ateliers chorégraphiques pour les écoles maternelles en lien avec la programmation cinéma de Mon Premier Festival et pour Cinémas 93.

Le spectacle se décline en deux versions :

  • La première dure moins de 30 minutes et a été conçue pour les crèches et les tout petits âgés de 2 à 5 ans. Elle inclut la projection du film Jolie lune de Nazanin Sobbhan Sarbandi.
  • La seconde, d’une durée de 35 minutes, est à destination des classes de maternelle et du grand public à partir de 4 ans. Cette version longue inclut la possibilité d’ajouter un second film, Une nuit en  Tunisie – Birdland, de Jannik Hastrup.

Christina Towle (danseuse et chorégraphe) et Flore Dupont (vidéo, scénographie et lumière) ont été accueillies en résidence par le cinéma L’Etoile à La Courneuve et le Magic Cinéma à Bobigny. L’un des challenges était d’éclairer le spectacle dans une salle de cinéma, sachant que les seules sources de lumière sont le projecteur et l’écran. De plus, la danseuse réalise une partie de sa chorégraphie au sol, ce qui l’oblige à adapter son spectacle à chaque salle, selon la visibilité des spectateurs. De même, l’interaction avec la vidéo varie selon la hauteur de l’écran : si celui-ci est suffisamment bas, l’interaction est de nature graphique, s’il est plus haut, il s’agit davantage d’une résonance entre la danse et l’écran, comme dans un miroir. La danseuse a réalisé ce que tous les enfants rêvent de faire : toucher l’écran et rentrer dans le film.

Les deux courts métrages d’animation qui ouvrent la séance ne sont pas chorégraphiés, mais précèdent la danse et la création vidéo créée pour l’occasion : pour la chorégraphe, il n’était pas question d’empiéter sur les films de réalisateurs avec lesquels elle n’a pas collaboré, alors que le spectacle qui suit est le fruit d’une véritable collaboration entre la danseuse et la vidéaste. 

Dans(e) la lune peut être accueilli dans toutes les salles de cinéma et dans les médiathèques sans conditions techniques particulières (format de projection en DCP ou DVD). Il dispose d’un numéro de visa, ce qui permet aux établissements cinématographiques de le programmer comme une séance de cinéma classique. C’est la durée de la vidéo (DCP) qui donne la durée du spectacle.

Marie-Odile Némoz-Rigaud est psychologue clinicienne, spécialiste de l’éveil culturel des tout petits, auteure et formatrice.

Psychologue en crèche, elle a coordonné à partir de 1983 et pendant vingt ans les lieux d’accueil de la petite enfance et la formation des assistantes maternelles dans le département des Pyrénées-Atlantiques, avant de devenir en 2001 responsable du pôle éveil, éducation et médiations culturelles du conseil départemental à Pau. Au cœur du travail de Marie-Odile Némoz-Rigaud : la rencontre des tout petits avec des artistes et des œuvres.

Conférence à découvrir en vidéos :
Quand les tout petits rencontrent les images
La préparation au spectacle : le  » sas d’accueil « 
Le mode de pensée du tout petit
Le point de vue des tout petits :  » d’où je suis, ce que je vois « 
 » Pour de faux, pour de vrai « 
Accompagner l’enfant au spectacle
Les résidences en crèche

Le temps des ateliers

Quand l’archive la plus locale, de la carte postale ancienne au film de famille, redevient un support d’expression contemporain : présentation d’ateliers de création audiovisuelle (en temps scolaire et hors temps scolaire), dont les modalités et les enjeux croisent la notion d’archive avec celle du territoire.

Animé par Xavier Grizon, responsable des actions éducatives à Cinémas 93.

Participants :

Paul Costes a suivi des études de persan et de cinéma à Paris. Depuis 2002, il réalise des films documentaires et de fiction (CendresLes murs ont des visagesLa Chambre bleue). Ses films ont parcouru de nombreux festivals : Cinéma du réelFID de MarseilleFestival de Clermont-Ferrand

Bijan Anquetil a suivi des études de philosophie et d’anthropologie visuelle avant de réaliser une série de documentaires en Iran, ainsi que La Nuit Remue, Grand Prix au FID de Marseille en 2012. Il signe également Le Terrain (2013) sélectionné dans de nombreux festivals.

En 2013 Paul Costes et Bijan Anquetil initient à Montreuil un atelier de réalisation documentaire autour de la carte postale cinématographique coordonné par Cinémas 93. Cet atelier a depuis lors essaimé dans d’autres villes de la Seine-Saint-Denis.

Pauline Boucharlat est chargée des publics scolaires, de la formation des enseignants et des projets innovants au sein du service éducatif du Jeu de Paume. Elle est en outre chargée de cours en conception et direction de projet culturel à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 au sein de l’UFR Art et médias.

Mathilde Engélibert a suivi une formation en direction de projets culturels avant de coordonner le festival Curt Ficcions à Barcelone et les Rencontres cinématographiques de la Seine-Saint-Denis. Elle a également piloté des projets de coopération franco-espagnole autour du court métrage et exercé en tant que programmatrice. Elle est actuellement chargée d’action culturelle au cinéma municipal L’Etoile à La Courneuve.

Julie Guillaumot est archiviste, spécialiste des collections audiovisuelles. Entre 2006 et 2012, elle a participé à la création du pôle Patrimoine de Ciclic puis a dirigé, de 2012 à 2015, le service territorial d’archives cinématographiques et audiovisuelles en région Centre-Val de Loire au sein de la même structure. A ce titre, elle a initié, mis en œuvre et suivi de nombreuses actions de valorisation de collections de films amateurs anciens en direction de tout type de publics. 

Sima Khatami est artiste plasticienne et réalisatrice (Bonhomme de vent, Flowers I see you). Elle a encadré deux ateliers autour de la carte postale cinématographique dans une classe de 4e à Livry-Gargan.

Amandine Larue est responsable cinéma à l’Espace Georges Simenon à Rosny-sous-bois, poste qu’elle a rejoint après avoir été responsable des actions de réseau et de la communication au sein de l’association Cinémas 93 pendant sept ans.

Introduction


Xavier Grizon rappelle que cette matinée s’inscrit dans la continuité des précédentes journées professionnelles au cours desquelles avaient été abordées :

– les nouvelles manières de travailler sur le cinéma en ateliers (édition 2013),

– les propositions d’ateliers conçus spécifiquement pour les primo-arrivants (édition 2014).

La question des images d’archives suscite un intérêt certain. Pour preuve, le dernier numéro d’Upopi (Université Populaire des Images), « Archives, mon beau pays « , porte sur le sujet abordé dans le cadre de ces journées professionnelles. A noter également que les dernières rencontres nationales Passeurs d’images (17-18-19 décembre 2015) se sont articulées autour des « Traces de la ville ».

On assiste par ailleurs à une présence de plus en plus importante de l’archive dans les projets pédagogiques, conséquence de la disponibilité de ces images sur Internet. Les images d’archives locales, familiales ou amateures font également l’objet de collectes. C’est dans ce contexte que se tient le Festival du film de famille au mois de novembre à Saint-Ouen.

Le projet « Cartes postales audiovisuelles »

Le projet

« Cartes postales audiovisuelles », conçu par les cinéastes Bijan Anquetil et Paul Costes, a été développé en partenariat avec Cinémas 93 et le Département de la Seine-Saint-Denis. Des ateliers ont été menés dans plusieurs villes : à Montreuil et à Livry-Gargan sur le temps scolaire (avec la participation du Jeu de Paume), à Rosny-sous-Bois, à Saint-Ouen et à La Courneuve sur le hors-temps scolaire.

Bijan Anquetil présente le projet. Les participants ont été invités à mener une enquête à partir de cartes postales anciennes. Ils sont retournés sur les lieux pour comparer, via le son (témoignages enregistrés) et l’image (prises de vue actuelles du quartier), le passé et le présent. Le projet articule une réflexion sur l’image d’archive fixe et animée pour interroger l’histoire d’une ville et sa représentation.

Ecoutez Bijan Anquetil présenter le projet

Plutôt que de valoriser les origines de chacun des participants, Bijan Anquetil et Paul Costes trouvaient pertinent de les rassembler autour d’un lieu qu’ils partagent et de travailler sur son histoire collective. Vincent Merlin (Cinémas 93) précise que la carte postale contient en elle-même l’idée de série et que le pari a été de constituer progressivement une collection en lien avec l’identité propre de la Seine-Saint-Denis, que cela fasse sens d’une commune à l’autre. 

Ces films ont en effet été conçus pour pouvoir être programmés en salle de cinéma, dans le cadre du dispositif d’avant-séances Quartier libre, avec un enjeu de qualité supérieure à ce qui se fait habituellement en ateliers. Pour cela, il a été nécessaire de trouver des modes d’accompagnement et des financements spécifiques.

Visionnez une sélection de cartes postales audiovisuelles

L’accompagnement

Sima Khatami, Bijan Anquetil et Paul Costes prennent la parole pour revenir sur la genèse et le déroulement des ateliers qui ont déjà eu lieu en Seine-Saint-Denis. Le point de départ consistait à partir de cartes postales représentant des territoires de la banlieue parisienne dans les années 1900. Bijan Anquetil explique que la conception de chaque carte postale audiovisuelle a impliqué un travail d’enquête documentaire et un travail sur le cinéma (sur les vues Lumière, sur le son…). Avec chaque groupe, il a fallu trouver une écriture et un mode opératoire différents.

Ecoutez Paul Costes présenter le déroulement des ateliers

Selon Bijan Anquetil, le plaisir procuré par le travail sur les archives consiste en premier lieu à les trouver. Avec Internet, les choses sont plus faciles, mais cela n’exclut pas de faire un travail de recherche. La classe de Montreuil s’est ainsi rendue au Musée de l’Histoire vivante de la ville qui possède un fonds de cartes postales. Même démarche aux Archives communales de Saint-Ouen et à la médiathèque, où l’on peut apprendre comment on gère, comment on classe des documents.

Atelier mené à la Courneuve 

Ecoutez Mathilde Engélibert à propos de l’atelier de La Courneuve.

Le groupe de participantes à l’atelier était composé de sept femmes. Pour les recruter les participantes, L’Etoile s’est rapproché de l’association ARBNF (Association des Ressortissants de la Boucle du Niger en France). Ce projet était détaché de ce que propose habituellement le cinéma et les participantes ne le fréquentaient pas du tout. Il avait néanmoins du sens car L’Etoile est très impliqué sur le territoire. Parmi les sept participantes, deux sont revenues d’elles-mêmes pour assister à des séances à L’Etoile.

Atelier mené à Rosny-sous-bois

Concernant l’atelier mené à Rosny-sous-Bois, l’objectif était double. Amandine Larue précise que le cinéma a ouvert il y a seulement deux ans et demi, à l’intérieur d’un théâtre. Plutôt que d’aller chercher des participants par l’intermédiaire d’une association, la salle s’est adressée directement à ses spectateurs. Trois ont répondu présents, deux femmes d’une cinquantaine d’année et une adolescente.

Le second objectif concernait plus directement le développement du cinéma à travers un travail documentaire sur le centre-ville. Rosny est surtout connu pour son centre commercial et son multiplexe, mais la ville a une véritable histoire. Le travail de recherche en lien avec les Archives municipales et le Musée de l’histoire de Rosny-sous-Bois l’atteste.

Le partenariat avec le Jeu de Paume

L’équipe du Jeu de Paume a accompagné certains ateliers de cartes postales audiovisuelles. Pauline Boucharlat revient sur les raisons de ce partenariat. L’éducation à l’image est un axe prioritaire du Jeu de Paume, qui n’est pas seulement un musée mais aussi un centre d’art et un lieu dédié à l’image mécanique où l’on s’interroge sur les contextes de production, de diffusion et de réception de ces images. Pour ce faire, l’outil privilégié reste le langage, il s’agit de voir ensemble des œuvres, d’en parler, d’échanger et d’argumenter. Le travail pédagogique est fait en étroite collaboration avec les accompagnants, structures, artistes ou enseignants, dans le cadre de partenariats. Chaque visite d’une exposition est conçue en fonction des classes. Les équipes se déplacent aussi dans les établissements scolaires.

Pauline Boucharlat tient à préciser qu’au-delà de la réalisation, c’est le processus de travail qui fait que l’expérience a lieu, en s’appuyant sur des compétences et des ressources du territoire.

Ecoutez Pauline Boucharlat évoquer le processus de travail et les enjeux de l’expérience.

Selon Xavier Grizon, cette expérience dépasse en effet le cadre du simple atelier, elle relève plutôt de la réalisation de films amateurs avec une supervision technique.

Question : Les cartes postales réalisées à Rosny-sous-Bois et à Saint-Ouen échappent au « c’était mieux avant ». On sent une intimité entre la personne qui pose les questions et ceux qui répondent.

Paul Costes répond qu’il s’agit là de la qualité documentaire, du sésame de l’exercice. Une des participantes de Rosny connaissait beaucoup de monde, elle était très bien placée pour écouter les gens. A Saint-Ouen, la digression autour de l’idée de repas est venue parce qu’une participante a apporté un ancien menu de restaurant. Pauline Boucharlat relève que, pour certains élèves de Livry-Gargan, ce n’était pas mieux avant : l’un d’eux préfère l’autoroute à l’ancienne place pavée.

Ateliers menées par le pôle Education à l’image et le pôle Patrimoine de Ciclic (Agence régionale du Centre-Val de Loire pour le livre, l’image et la culture numérique)

Le pôle Patrimoine de Ciclic

Xavier Grizon donne ensuite la parole à Julie Guillaumot et Xavier Louvel afin qu’ils décrivent les missions du pôle Patrimoine de Ciclic et les actions pédagogiques menées pour valoriser son fonds d’archives.

Le pôle Patrimoine de Ciclic a été créé en 2006. Il est chargé de collecter, de valoriser et de conserver les films tournés sur ce territoire. En 2010, le site « Mémoire » a été mis en ligne avec 70 % des films déjà collectés, soit près de 10 000 films. Ces films, sous droits, constituent un réservoir potentiel de travail sur la région mais aussi pour les actions d’éducation à l’image.

Concernant plus précisément les questions juridiques liées aux films amateurs, les choses sont beaucoup plus simples que pour la fiction classique car ils n’ont qu’un seul auteur. Ciclic fait signer deux documents : un contrat de dépôt pour le volet conservation du support (les propriétaires déposent leurs films originaux) et une convention de cession de droits à titre exclusif. La cession des droits patrimoniaux est très extensible dans ce contrat mais il peut y avoir une série d’annexes prenant en compte les préconisations spécifiques des ayant-droits. Par exemple, certains refusent que leurs films intègrent la banque d’images disponibles pour des productions audiovisuelles. En revanche, aucun cinéaste ne s’oppose à des actions à visée pédagogique. La seule question qui peut se poser alors concerne l’accord des personnes filmées à l’époque. Julie Guillaumot donne l’exemple d’une personne opposée à la diffusion de son film de mariage.

D’autres structures collectent des films anciens comme Cinéam en Essonne. Un documentaire de création intitulé Ils ont filmé les grands ensemble a été réalisé à partir de ce fonds d’archives.

Les séances de projection d’archives

Ecoutez Julie Guillaumot décrire la projection d’images d’archives lors de séances itinérantes en région Centre-Val-de-Loire

Quelques exemples d’ateliers menés par Ciclic

Le site « Mémoire » est un site de consultation. Si des projets d’ateliers naissent sur un territoire, sur une commune, on peut contacter le Pôle Education à l’image de Ciclic pour les animer. Le pôle Patrimoine peut également mettre des images d’archives à disposition des structures qui en font la demande dans le cadre de leurs actions pédagogiques. « Nous tenons à contrôler un minimum ce qui est fait avec les images » précise Julie Guillaumot.

Ecoutez Julie Guillaumot présenter les actions pédagogiques menées par CICLIC autour des archives avec les enfants, en particulier les plus petits.

De la création artistique à l’atelier pédagogique

En 2013, un projet d’écriture a rassemblé plusieurs auteurs autour d’un corpus d’images d’archives monté sous forme de court métrage. L’enjeu consistait à écrire des textes destinés à être utilisés comme voix-off. L’écrivain Tanguy Viel, qui a participé au projet, a à son tour mené un atelier avec les usagers d’une médiathèque à qui il a demandé le même travail.

Une collaboration a également été imaginée avec le plasticien et réalisateur Léo Favier autour de son film Kinoki. En échange de la mise à disposition de films amateurs tournés par un cinéaste du Berry – que Léo Favier utilise comme matière première de Kinoki – le réalisateur s’est engagé à assurer des interventions et des ateliers sur le territoire avec des classes et/ou des habitants.

Ateliers adaptés à tous les publics

Les ateliers de sonorisation d’images d’archives sont simples à mettre en œuvre sur quelques heures ou davantage, qu’ils soient conçus autour du bruitage (pour des groupes d’enfants, d’adolescents ou d’adultes) ou de la prise de son. La création d’une bande-son aiguise le regard que l’on porte sur les images car elle implique que l’on examine très attentivement le document filmé.

Actions à l’université

Ciclic a pendant un temps mis en place des actions à l’Université : autour de l’archive avec le cinéaste et plasticien Jean-Gabriel Périot, et autour du montage avec Augustin Gimel, également cinéaste et plasticien, qui interrogeait  plusieurs propositions de montage à partir des mêmes images.

Ateliers sur les intertitres

Pour les publics plus jeunes, des ateliers sont organisés dans le cadre de Passeurs d’images. La réalisatrice Amandine Poirson a par exemple encadré un groupe de six collégiens. Après une visite des archives de Ciclic à Issoudun, elle les a fait travailler sur une série d’exercices qui interrogeaient la notion de « silence des images ». Puis, à partir d’un film amateur montrant le retour de prisonniers en 1945, elle a demandé aux participants d’imaginer ce que les personnes présentes à l’image pensaient, l’objectif étant de créer des intertitres à insérer dans le film.
Pour visionner Le Retour du soldat.

On se rend compte qu’à travers ce travail de création, les archives sont interprétées et réinterprétées. Elles donnent matière à construction nouvelle d’une autre histoire.

Les traces du temps

Robert Poupart, archiviste aux Archives française du film du CNC, fait remarquer qu’avec Internet, on a désormais accès à de très nombreuses images d’archives numérisée et parfois « nettoyées ». Les « cartes postales audiovisuelles » comportaient, elles, des documents tachés et abîmés. Donner la perspective du temps en conservant ces défauts liés au temps qui passe est essentiel. Les images d’archives étant exposées sur Internet au même titre que les images immédiates, cette perspective temporelle a tendance à être d’autant plus ignorée. « Une des premières choses à faire serait de laisser la trace du temps ».

Julie Guillaumot ajoute que les images d’archives n’ont pas été conçues pour l’usage qu’on en fait aujourd’hui. Youtube est devenu prépondérant et les enfants nomment sans distinction « vidéo » toutes les images vues sur Internet. La question du vocabulaire est effectivement très complexe.

Création et accompagnement professionnel : comment détecter et accompagner les talents de demain ?

Les institutions ont longtemps privilégié l’écriture pour déceler les jeunes auteurs. Aujourd’hui, ce mode de sélection semble avoir atteint une certaine limite face à une génération qui ne prend plus forcément le temps d’élaborer un projet et se lance d’emblée dans la réalisation. Depuis quelques années, des nouveaux dispositifs visant à permettre un accès plus démocratique à la création cinématographique voient le jour. Ils s’adressent à un public autodidacte, parfois éloigné des pratiques culturelles. Sur la base de quels constats sont mis en œuvre ces nouveaux dispositifs ? Quels sont les critères de sélection et les moyens de détection ? Comment sont pensées les modalités d’accompagnement des candidats retenus ? Focus sur quelques initiatives destinées à des cinéastes autodidactes et éloignés des réseaux professionnels.

Table ronde animée par Claire Diao, journaliste cinéma (Bondy BlogSo FilmScreen AfricaLe Monde Afrique).

Participants :

Paul Costes a suivi des études de persan et de cinéma à Paris. Depuis 2002, il réalise des films documentaires et de fiction (CendresLes murs ont des visagesLa Chambre bleue). Ses films ont parcouru de nombreux festivals : Cinéma du réelFID de MarseilleFestival de Clermont-Ferrand

Bijan Anquetil a suivi des études de philosophie et d’anthropologie visuelle avant de réaliser une série de documentaires en Iran, ainsi que La Nuit Remue, Grand Prix au FID de Marseille en 2012. Il signe également Le Terrain (2013) sélectionné dans de nombreux festivals.

En 2013 Paul Costes et Bijan Anquetil initient à Montreuil un atelier de réalisation documentaire autour de la carte postale cinématographique coordonné par Cinémas 93. Cet atelier a depuis lors essaimé dans d’autres villes de la Seine-Saint-Denis.

Pauline Boucharlat est chargée des publics scolaires, de la formation des enseignants et des projets innovants au sein du service éducatif du Jeu de Paume. Elle est en outre chargée de cours en conception et direction de projet culturel à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 au sein de l’UFR Art et médias.

Mathilde Engélibert a suivi une formation en direction de projets culturels avant de coordonner le festival Curt Ficcions à Barcelone et les Rencontres cinématographiques de la Seine-Saint-Denis. Elle a également piloté des projets de coopération franco-espagnole autour du court métrage et exercé en tant que programmatrice. Elle est actuellement chargée d’action culturelle au cinéma municipal L’Etoile à La Courneuve.

Julie Guillaumot est archiviste, spécialiste des collections audiovisuelles. Entre 2006 et 2012, elle a participé à la création du pôle Patrimoine de Ciclic puis a dirigé, de 2012 à 2015, le service territorial d’archives cinématographiques et audiovisuelles en région Centre-Val de Loire au sein de la même structure. A ce titre, elle a initié, mis en œuvre et suivi de nombreuses actions de valorisation de collections de films amateurs anciens en direction de tout type de publics. 

Sima Khatami est artiste plasticienne et réalisatrice (Bonhomme de vent, Flowers I see you). Elle a encadré deux ateliers autour de la carte postale cinématographique dans une classe de 4e à Livry-Gargan.

Amandine Larue est responsable cinéma à l’Espace Georges Simenon à Rosny-sous-bois, poste qu’elle a rejoint après avoir été responsable des actions de réseau et de la communication au sein de l’association Cinémas 93 pendant sept ans.

Voir la table ronde  » Comment détecter et accompagner les talents de demain ?  » :

 > 1ère partie : Détecter les talents
 > 2ème partie : L’accompagnement
 > 3ème partie : Les constats

Participants:

Florence Auffret est responsable de La Résidence, nouvelle formation mise en place par La Fémis en avril 2015. Précédemment, elle a été productrice et gérante des Films de la Grande Ourse, société qu’elle a créée en 1998 et au sein de laquelle elle a produit des courts et des longs métrages, notamment les films de Mikhaël Hers, Hiam Abbass, Christine Dory…

Léa Colin a travaillé au sein du service de l’action éducative du Forum des images puis à la coordination régionale Passeurs d’images en Ile-de-France. Depuis 2013, elle est chargée de mission création à Cinémas 93 où elle coordonne
l’Aide au film court, ainsi que des résidences artistiques et un nouveau dispositif d’accompagnement professionnel, L’Atelier, co-élaboré avec Côté court

Djigui Diarra est un jeune acteur et réalisateur originaire de Grigny dans l’Essonne. Il a vécu ses premières expériences de tournage  au sein des ateliers « Cinétalents » organisés par l’association 1000 visagesEn 2012, il est lauréat des « Bourses Fiction » de la Fondation France Télévisions et peut réaliser son premier court métrage, Utopia, qui relate la rédemption d’un jeune de banlieue. Djigui Diarra écrit actuellement son second court métrage. Il a participé à La Ruche en 2014 et à La Résidence de la La Fémis en 2015.

Maïmouna Doucouré a débuté une carrière de comédienne avant de réaliser son premier court métrage, Cache-cache (2013), primé dans le cadre du concours « Hlm sur court » présidé par Abdellatif  Kéchiche. Elle a ensuite travaillé en tant qu’auteure à la création d’une série pour TF1. Sa rencontre avec la société Bien ou Bien productions lui permet de réaliser son deuxième court métrage Maman(s) pour France Télévisions, primé au festival de Toronto. Elle prépare actuellement son premier long métrage.

Morad Kertobi a géré les mécanismes d’aide aux programmes télévisuels et au développement de projets de longs métrages avant de devenir responsable du département court métrage au CNCIl développe depuis quatre ans l’action « Talents en Court » qui œuvre en faveur de l’émergence de nouveaux talents, en relation avec les différents intervenants du secteur.

Sébastien Lasserre a rejoint Gindou Cinéma en 2001. Il intervient sur les actions de diffusion, de soutien à la création et d’éducation à l’image de l’association, parmi lesquelles la programmation des Rencontres cinéma de Gindou, la coordination du concours de scénario pour les 12-18 ans Le goût des autres, ou encore la coordination de La Ruche, programme d’accompagnement en écriture de jeunes auteurs autodidactes.  

Alice Ruault a travaillé deux ans pour l’association de salles de cinéma le GRAC (Groupement Régional d’Actions Cinématographiques) après un Master « Diffusion des arts et des savoirs par l’image » à Lyon. En 2012, elle intègre le département Exploitation de La Fémis. Suite à cette formation, elle rejoint en 2014 le Festival Côté court en tant que coordinatrice générale et responsable de l’action culturelle. Elle coordonne L’Atelier avec Léa Colin (Cinémas 93).

Michèle Soulignac a débuté en 1989 comme assistante parlementaire au Parlement Européen où elle s’est occupée de dossiers autour de la politique du cinéma et de l’audiovisuel. En 1995, elle devient déléguée générale de la SRF. En 2004, elle prend la direction de Périphérie, centre de création cinématographique.  

En partenariat avec Côté court
En présence des cinéastes Yassine Qnia, Soufiane Adel et Angela Terrail.

Jeune réalisateur autodidacte, Yassine Qnia fait ses débuts à l’Office municipal de la jeunesse d’Aubervilliers (OMJA) où il réalise ses premiers films. En 2012, il signe Fais croquer qui bénéficie de lAide au film court, le dispositif de soutien à la création du Département de la Seine-Saint-Denis. Le film connaît un très beau parcours en festivals, remportant de nombreux prix en France et à l’international.

Yassine Qnia est cette année parrain de L’Atelier, nouveau dispositif d’accompagnement de trois apprentis réalisateurs de la Seine-Saint-Denis, mis en place par Cinémas 93 et Côté court. Il nous fait le plaisir de venir présenter son nouveau film F430, belle occasion de revenir sur l’ensemble de son parcours.

Programme de la soirée 

F430 de Yassine Qnia – En avant-première
Production : Les Films du Worso – 20 minutes – 2015
Ladhi a de l’argent et veut que ça se sache. Pour ça, il loue une Ferrari et roule dans les rues de son quartier.

Fais croquer de Yassine Qnia – Production : Nouvelle Toile – 21 minutes – 2012
Yassine, la vingtaine, est sur le point de réaliser son rêve : il prépare le tournage de son premier film. Il souhaite intégrer ses amis et ses voisins à l’aventure. Mais l’amitié a parfois ses travers.

Molii de Mourad BoudaoudCarine MayYassine Qnia et Hakim Zouhani
Production : Les Films du Worso – 14 minutes – 2014
Steve a la vingtaine bien tassée. Ce soir-là, il doit remplacer son père, gardien de la piscine municipale. Tout se passe comme prévu, jusqu’au moment où le jeune homme entend des bruits inhabituels.

Sur la tête de Bertha Boxcar de Soufiane Adel et Angela Terrail
Production : R!Stone Productions – 25 minutes – 2010
Une casse automobile de banlieue. Plutôt que d’errer au milieu des tours sans horizons de sa grande banlieue, Johnny Johnson, en rupture avec sa famille, invente des machines pour s’extirper de son univers morose.

Contact

Leïla
Foughali
Chargée de mission communication et diffusion culturelle
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07 69 50 19 89

Partenaires

La Seine-Saint-Denis, la région Île-de-France, la DRAC – Île-de-France, Cinéma Public, le Fil des images et la Société générale.