La Culture et l’Art au Collège – Parcours 2021/2022

Initié par le Département de la Seine-Saint-Denis, le dispositif La Culture et l’Art au collège s’adresse à tous les collèges publics du territoire. Ces parcours artistiques et culturels offrent à des classes et équipes éducatives l’opportunité de collaborer avec des scientifiques et des artistes aux profils variés, par le biais de projets co-construits en lien étroits avec des structures porteuses (lieux culturels, associations locales…).

Ces parcours se déploient sur 40 heures : 20 heures d’interventions de pratique en classe, par l’artiste ou le scientifique associé, 10 heures de sorties culturelles et 10 heures de séances d’analyse critique en classe, mises en œuvre par les enseignant.e.s partenaires.

Cinémas 93 coordonne depuis 2029 des parcours de ce type, à la croisée d’autres actions menées par l’association : collaboration entre professionnel.le.s du cinéma, salles de cinéma, équipes éducatives et élèves, accompagnement à la création (via l’Aide au film court et L’Atelier, notamment), ouverture culturelle pour tou.te.s les habitant.e.s de la Seine-Saint-Denis et expérimentation de pratiques artistiques éducatives innovantes. Ces projets porteurs de sens sont autant de façons de tisser et/ou prolonger des collaborations ambitieuses et qualitatives, avec des partenaires et artistes implanté.e.s sur le territoire.

Artiste : Jonathan Landais, alias Yvon, plasticien
Collège : Irène et Frédéric Joliot Curie, Pantin

Le plasticien Yvon a accompagné les collégiens et leurs enseignants à travers l’univers des fantasmagories et du pré-cinéma. Divers univers graphiques et techniques de projection ont été explorés (projection d’images fixes, en mouvement, filmée en direct, déclenchée avec des sons…) pour découvrir toutes les facettes offertes par le principe narratif. Les élèves ont manipulé des objets, dont les fantascopes créés par l’artiste lui-même, pour créer un court spectacle de fantasmagories. Voici la captation du spectacle :

La restitution s’est tenue le 31 mars à 14h pour un ciné-spectacle au Ciné 104 à Pantin. La séance a débuté par le spectacle fantasmagorique, conçu et animé en direct par les collégiens, suivi de la projection des Contes de la nuit de Michel Ocelot.

« Fantasmagories », c’est le nom que portaient ces spectacles de la fin du XVIIIe siècle qui consistaient à projeter des tableaux miniatures pour animer des histoires sur des écran de toile ou de fumée, à l’aide de sortes de lanternes magiques. A l’époque, ces spectacles terrifient leur audience, croyant à une intervention surnaturelle : « l’art de faire parler les fantômes en public ».

Le parcours Fantasmagories s’est déroulé sur quatre mois, de décembre à mars, avec une classe ULIS du collège Irène et Frédéric Joliot-Curie à Pantin. Le concepteur de l’atelier Jonathan Landais (YVON) ainsi que la cinéaste-plasticienne Carole Arcega ont accompagné les élèves dans la découverte et l’expérimentation du pré-cinéma : fantascope, mégascope, effets d’optiques, projection… Yvon a conçu pour cet atelier des répliques revisitées de fantascopes : au lieu d’une bougie, c’est un smartphone qui projette l’image sur un écran de toile. Dotés de bretelles, les élèves – ou plutôt, les fantasmagores – ajustent la netteté de leur image grâce à une cheminée qu’ils peuvent avancer ou reculer et tourner sur elle-même pour orienter l’image de différentes façons.

y-v-o-n.fr/portfolio/incroyables-fantasmagores/

Carole et Yvon ont proposé aux élèves de créer des personnages et des éléments de décors pour créer une histoire d’ombre et de lumière. Après plusieurs séances d’expérimentations et de manipulations de liquides, matières, textures et objets projetés, les participants ont créé une histoire inédite qu’ils animeront en direct le 31 mars au Ciné 104. Cette histoire est celle des ombres et des humains…Pourquoi les ombres sont collées aux humains et font tout comme eux ?

Cette expérience à la fois sensible et artistique, a permis aux élèves de développer également des notions techniques sur les différents appareils manipulés, les notions de vision et de projection.

  

  

  

Artiste : Wilfried Jude, monteur et intervenant pédagogique
Collège : Pierre de Geyter, Saint-Denis

Wilfried Jude, cadreur, réalisateur, monteur et intervenant pédagogique, a sensibilisé les élèves, de manière ludique, aux différentes manières dont on peut manipuler sons et images. Ils ont abordé ensemble les étapes de création d’une manière collaborative et inédite. Le résultat a été présenté par les élèves et leurs enseignants au public et aux familles au cinéma L’Ecran, à Saint-Denis, le 12 mai 2022 à partir de 17h30.

Artiste : Julien Meunier, réalisateur documentariste
Collège : Victor Hugo, Noisy-le-Grand

Les élèves ont expérimenté avec Julien Meunier le travail du documentaire. Inspirés par leur connaissance intime de leur quartier, leurs déplacements quotidiens, la fréquentation d’habitants de leur périmètre ou encore d’agents de leur collège, ils ont réalisé un portrait visuel et sonore des Arènes de Picasso, en observant deux facettes de leur quotidien qui bascule une fois la nuit tombée : Noisy le jour, Noisy la nuit. Leur film a été présenté le jeudi 16 juin à 9h30 au cinéma Le Bijou de Noisy-le-Grand, avant la projection du long métrage de Julien Meunier, « En formation ».

Artistes : Charlotte Dufranc et Mahsa Karampour, réalisatrices documentaristes
Collège : Jacques Jorissen, Drancy

Les réalisatrices Mahsa Karampour et Charlotte Dufranc ont accompagné deux parcours, coordonnées respectivement par Cinémas 93 et le cinéma Jacques Prévert d’Aulnay, destinés à deux classes de deux collèges (Jacques Jorissen à Drancy et Georges Brassens à Sevran). Elles ont travaillé autour du cinéma de l’aulnaisienne Alice Diop, en lien avec la sortie de son dernier film Nous, tourné le long de la ligne du RER B, qui traverse la Seine-Saint-Denis. En étudiant la représentation des territoires des élèves, ils ont tourné deux documentaires de création accompagnés en questionnant le territoire et ses habitants : comment le perçoivent-ils, le racontent-ils, se le réapproprient-ils, le réinventent-ils ? Le processus créatif mené auprès des habitants a croisé regards et histoires pour faire émerger un regard de l’intérieur. Les films collectifs des élèves ont été présentés le vendredi 10 juin à 19h au théâtre-cinéma Jacques Prévert d’Aulnay-sous-Bois.

le film de la classe de Drancy : NOUS

le film de la classe de Sevran : DU HAUT DE LA COLLINE

Artistes : Sonia Franco, réalisatrice documentariste, monteuse
Collège : Georges Politzer, La Courneuve

La réalisatrice et monteuse Sonia Franco a travaillé avec les élèves sur l’autoportrait, mis en regard avec le rituel de la photo de classe, afin de questionner le rapport des élèves à leur propre individualité au sein du groupe. Différentes formes de création, avec une attention particulière à la prise de son et de voix, ont été proposées afin que chacun puisse produire un autoportrait singulier, une composante du film mosaïque final. Leur film « Unis Uniques » a été restitué le jeudi 19 mai à 14h30 au cinéma L’Etoile de La Courneuve, suivi de la projection de « Enfance clandestine » de Benjami Avila.

Artistes : Nicolas Giuliani, réalisateur
Collège : Gustave Courbet, Romainville

Avec un téléphone portable ou une pocket-caméra, les élèves ont été amenés à penser, préparer et filmer des idées personnelles à partir des consignes artistiques proposées par le réalisateur Nicolas Giuliani. Cette forme d’atelier ouverte à l’expérimentation individuelle a permis d’interroger collectivement des techniques d’expression primitives du cinéma. Le résultat, une œuvre chorale poétique et étonnante de 15 minutes, intitulée « Fragments de Confinement » a été projeté aux familles le 13 mai à partir de 18h lors d’une séance festive au cinéma Le Trianon, à Romainville, suivie d’une projection à 20h du film « Allons Enfants ! »

Artistes : Elodie Escarmelle, danseuse, et Kostia Testut, réalisateur
Collège : Collège International, Noisy-le-Grand

Familiers du genre de la comédie musicale, le cinéaste Kostia Testut et la chorégraphe Elodie Escarmelle se sont intéressés avec les élèves aux codes de la représentation et à ses détournements. Ils ont réalisé avec les élèves leur propre version du clip musical de « Bad », la chanson de Michael Jackson. Pour s’emparer du principe du « suédage » cher à Michel Gondry, ils ont retourné de manière artisanale et atypique les scènes du clip de Martin Scorsese, qui se déroule dans le métro new-yorkais et s’inspire de la comédie musicale West Side Story de Robert Wise et Jerome Robbins. L’humour et l’inventivité ont été au rendez-vous ! Leur clip suédé, « Very Bad », sera projeté le jeudi 16 juin à partir de 18h au cinéma Le Bijou de Noisy-le-Grand, dans le cadre de l’événement Réalisateurs en herbes.

Artiste : Florence Hugues, réalisatrice et scénariste
Collège : Théodore Monod, Gagny

La scénariste et réalisatrice Florence Hugues a abordé avec les collégiens la question des représentations féminines et masculines dans le cinéma, en se basant sur son film Max, qui met en scène une jeune femme voulant devenir garagiste. Le projet s’est axé sur une alternance entre ateliers pratiques, réflexions et discussions : interprétation de scènes tirées de films existants où les rôles sont inversés et observation des visuels présents au quotidien pour déconstruire les discours sexistes. La restitution du projet à la communauté éducative et aux familles s’est faite au sein du collège le jeudi 9 juin à 16h30. 

Contact

Cécile
Morin
Chargée de mission actions éducatives (collège) et formation professionnelle
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