©Valentin Pinet lors de la résidence Artistes et sportifs associés

Résidences de création

Les résidences de création répondent à deux enjeux : le soutien à la création artistique (en accompagnant des artistes dans le développement d’un projet) et le développement des publics (en créant une relation différente des publics aux œuvres et aux artistes). Ces enjeux recoupent les principales missions de Cinémas 93, notamment l’animation du réseau des salles, la formation des publics et l’aide à la création.

Retrouvez les différentes résidences de création accueillies par Cinémas 93 :

Partenaires :

De septembre 2023 et à Juin 2024, Cinémas 93 a coordonné la résidence du réalisateur Valentin Pinet au sein au sein du STADE OLYMPIQUE ROSNEEN – SECTION LUTTE « LUTARONY », qui a donné lieu à la réalisation de deux courts métrages documentaires sur les sportifs du club et plus particulièrement sur les lutteuses, en captant le quotidien du club : entraînements, déplacements, compétitions et moments festifs. La résidence artistique, intitulée « Artistes et Sportifs associés », est un dispositif proposé et soutenu par le Département de Seine-Saint-Denis et la Ville de Paris, événement organisé dans le cadre de l’Olympiade Culturelle. Cette résidence s’inscrit pour Cinémas 93 dans une démarche plus générale, entamée par l’association dans le cadre du dispositif des Échappées 15/25, de créer du lien entre le sport et le cinéma, les salles et les structures sportives. Il s’agit de la seconde résidence effectuée dans ce cadre après celle de Yohan Guignard en 2022-23 autour du rugby féminin à Bobigny.

Présentation du projet

Lorsque l’association Cinémas 93 a invité Valentin Pinet à postuler à cet appel à projets, cette proposition a coïncidé avec le souhait du cinéaste de pouvoir mener un travail au long cours sur le territoire de la Seine-Saint-Denis, et de réaliser un film dans le prolongement de ses autres projets sur le sport. Différentes pratiques sportives ont en effet été les terrains de ses précédents travaux : la gymnastique, la course d’orientation, le cyclisme. À chaque fois, Valentin Pinet se concentre sur la répétition des gestes, sur le mouvement, et tente de révéler la complicité des corps qui s’accordent pour se dépasser ensemble.

En observant les lutteurs, Valentin Pinet souhaitait être attentif autant au déroulé des mouvements qui se reproduisent qu’aux rires et échanges qui s’immiscent entre les phases de combats. Pour cela, il utilisa deux langages cinématographiques à la fois bien distincts et qui se répondent. Le premier langage est héritier d’un sous-genre du documentaire intitulé « cinéma direct », qui consiste en la captation immédiate, attentive et surtout participative d’un milieu, occupé par un groupe de personnes pris dans leurs actions. Pour cela, Valentin a fait le choix de filmer avec une caméra numérique dans un registre simple mais précis, c’est-à-dire en captant ce qui advient, tout en étant attentifs aux regards et échanges entre les lutteurs. Ces temps ont permis de recueillir la parole, mais aussi les « a côtés » : des discussions sur le tapis en attendant le début de l’entraînement, ou bien d’autres instantanés de la vie quotidienne des sportifs. Le deuxième langage cinématographique travaillé par Valentin est celui d’une recherche formelle minutieuse. Pour ce faire, une partie des tournages a été faite sur pellicule argentique, avec une caméra en longue focale qui enregistre sur de la pellicule 16mm.

Son immersion au sein de cette année de résidence a permis à Valentin Pinet la réalisation de deux courts métrages : le premier a été tourné dans le cadre d’un atelier « Filme ton Sport » et s’intitule « Comme un câlin », le second est son film de fin de résidence « Calista », moyen-métrage dont la version finale à venir sera diffusée dans les salles du réseau Cinémas 93. 

 
L’Atelier « Filme ton Sport »

En février 2024, s’est déroulé l’atelier « Filme ton Sport » qui a été pensé comme le temps fort de la résidence. Une dizaine de jeunes volontaires se sont impliqués durant une semaine dans la réalisation d’un court métrage, en faisant le portrait de leur groupe et valorisant leur sport de façon singulière. Le résultat est un essai-documentaire de 10 minutes tourné en 16mm, mêlant les paroles des enfants du club – garçons et filles – et alternant tableau de groupe, scènes fictionnelles, témoignanes individuels et enfin de pures expressions corporelles lors de combats de lutte.

La restitution du court métrage, initiatlement intitulé « La bagarre » pour finalement muter en « Comme un câlin », s’est déroulée au Théâtre et Cinéma Georges Simenon le mercredi 24 avril à 19h30, accompagné de deux autres courts métrages sur la lutte, et suivi d’un échange avec Valentin Pinet et les lutteurs, puis d’un pot pour fêter la fin de l’atelier.

Cet atelier a été soutenu par la DRAC Ile-de-France et le CNC dans le cadre de l’appel à projet Diffusion Culturelle 15-25 ans. 

Déroulé de l’année
Comme le sport est avant tout une histoire de transmission, celle-ci nourrit l’approche de Valentin Pinet qui, au travers de ce projet, a laissé le temps de l’échange et de la familiarisation de sa présence. Trois phases d’approche ont composé son travail de recherche sur l’année :
  • La première phase était une étape de rencontres. Valentin a passé plusieurs semaines en simple exploration sans filmer. Il a également pris le temps de présenter sa pratique, ses films et la manière singulière dont il travaille, lors des entraînements mais surtout lors d’une soirée de projection et de fête de Noël au sein du gymnase de Rosny en décembre où étaient présents les lutteurs et leurs familles. 
  • La deuxième phase était le moment central de l’Atelier « Filme ton Sport », entre transmission pédagogique et perspectives de recherches formelles, par un moyen historique de faire du cinéma sur caméra 16mm.
  • La dernière phase, la plus conséquente, s’est étendue sur toute la saison sportive et a été dédiée au suivi des lutteuses du club dans nombre de leurs déplacements, notamment pour l’une d’entre elle au cours de ses entraînements et des différents championnats. Valentin Pinet a noué une relation sensible de filmeur à filmées, entre lui et les sportives, afin d’être au plus près de la réalité de leur sport et de leur quotidien, notamment dans les relations qu’elles entretiennent entre elles et leur entraineur.

Restitution de résidence

Le film de fin de résidence intitulé « Calista » est un moyen métrage documentaire qui suit la saison sportive d’une jeune lutteuse du même nom. Il se concentre sur la relation avec son père également son entraineur, et avec les autres lutteuses et membres du club, durant les entrainements et les championnats à Rosny, et autres rencontres en France ou en Europe.

Deux intérêts sont restés au centre du projet : la singularité de ce sport peu médiatisé vu par le prisme d’un petit club de Seine-Saint-Denis, et la pratique d’un sport de combat par une jeune adolescente. La perspective des Jeux Olympiques était l’occasion pour le club de valoriser son dynamisme et les liens déjà établis avec d’autres clubs européens de lutte où ce sport est davantage pratiqué. A ce titre, Valentin Pinet a suivi les lutteurs en Norvège, et était présent lors d’une rencontre européenne organisée par le club à Rosny. Ce sport, peu identifié en-dehors des Jeux Olympiques, est pour beaucoup une discipline nationale porteuse de grandes valeurs notamment celle de l’apprentissage du contrôle de soi, et de l’appréhension aux corps des autres dans leurs différences. Le deuxième aspect, qui n’est pas des moindres, est donc cette réflexion centrale sur la volonté d’une pratique par une jeune femme d’un sport gorgé de stéréotypes, dépassant en cela la division en catégorie de poids et de sexe.  Le film de fin de résidence de Valentin Pient retrace la complexité et la spécificité de la relation intime et complexe entre Calista et son père, et rend perceptible formellement l’implication physique, mentale et affective des deux protagonistes centraux. 

Le mardi 25 juin s’est déroulée la soirée de restitution de la résidence. Lors de cette soirée au théâtre et cinéma Georges Simenon, ont été diffusés le court métrage Comme un câlin, ainsi que le moyen-métrage Calista, documentaire revenant donc sur toute la saison 2023-2024. La soirée a également été l’occasion de mettre en avant l’association sportive et la pratique de la lutte dans une ambiance festive, à l’occasion de l’aniversaire des 40 ans du club et du départ à la retraite de son fondateur. 130 spectateurs étaient présents à cet événement qui s’est clôt autour d’un pot convivial. 

Biographie

Valentin Pinet est né en 1996 à Lyon. Il est diplômé de École d’Art d’Annecy, des Beaux-Arts de Paris et de l’École documentaire de Lussas. Il investit des territoires sur le long terme et s’en imprègne pour construire des films dans lesquels les habitants deviennent personnages. Riche de ces rencontres, son écriture est autant documentaire que volontiers (re)mise en scène. Aujourd’hui, ses films sont principalement réalisés dans la Drôme où il a cofondé une association de cinéma local : image fracas. Après avoir été soutenu pour son premier court métrage « Beta RR » au titre de l’Aide au Film Court coordonnée par Cinémas 93, Valentin Pinet a eu l’occasion de réaliser deux films dans le cadre d’ateliers de cinéma coordonnées là aussi par Cinémas 93 : l’un ayant pour motif une course d’orientation au sein d’une classe de collégien, « Les échappées du parc » (Parcours Culture et Art au collège), et l’autre un entraînement de gymnastique artistique féminine (« L’entrainement). L’ancrage territorial est le point de départ de sa pratique : en partant des lieux et des personnes qui l’habitent, il construit des films en résonance avec l’endroit où ils sont fabriqués. Priment les gestes, les objets, les couleurs qui composent les lieux. Cette approche plastique permet la rencontre et révèle les histoires donnant forme aux liens qui tissent un groupe.

de Valentin Pinet
Avec les lutteurs et lutteuses de Lutarosny
Genre(s) : Documentaire
Durée : 10'42
Date de sortie : 2024
Pays : France
Production : Cinémas 93

Court-métrage de Valentin Pinet réalisé dans le cadre d’un atelier « Filme ton Sport » avec les lutteurs et lutteuses du club Lutarony, en février 2024. Projet mené au sein d’une résidence « Artistes et Sportifs associés », soutenu par le département de Seine-Saint-Denis, le CNC, la DRAC Ile-de-France et la ville de Paris.

Partenaires :

De septembre 2022 à Juin 2023, Cinémas 93 a coordonné la résidence du réalisateur Yohan Guignard au sein du club AC Bobigny 93 rugby, dans la perspective de faire un documentaire sur les équipes senior féminines, en captant le quotidien des joueuses. La résidence artistique, intitulée « Artistes et Sportifs associés », est un dispositif proposé par le Département de Seine-Saint-Denis et la Ville de Paris avec le soutien de Paris 2024, événement organisé dans le cadre de l’Olympiade Culturelle. Cette résidence s’inscrit pour Cinémas 93 dans une démarche plus générale, entamée par l’association dans le cadre du dispositif des Échappées 15/25, de créer du lien entre le sport et le cinéma, les salles et les structures sportives. 

Présentation du projet

Après avoir réalisé de nombreux films avec des rugbymen, Yohan Guignard a souhaité filmer des équipes féminines afin de déjouer l’image de la masculinité attribuée à ce sport, au profit de la mise en valeur de la combativité des sportives. Installé depuis des années en Seine-Saint-Denis, Yohan Guignard s’intéresse à la pratique du rugby sur ce territoire, où le club de l’AC Bobigny 93 Rugby rayonne, jusqu’au national. Dans le sud-ouest, d’où est originaire Yohan Guignard, le rugby est en grande partie pratiqué par les jeunes hommes.

À Bobigny, comme dans tout le Département de la Seine-Saint-Denis, le choix du football est majoritaire. Les jeunes femmes s’orientant vers le rugby optent pour un sport peu connu localement et à forte mixité sociale. Lorsqu’elles débutent, certaines n’ont jamais voyagé, d’autres jamais pratiqué de sport de contact ni collectif. En équipe séniors (plus de 18 ans), le groupe devient hétérogène, révélant dans la pratique sportive la réalité sociale du territoire : certaines sont cadres, d’autres mères au foyer, d’autres encore étudiantes. Mais, sur le terrain, elles sont toutes à égalité. Elles apprennent à se battre pour elles-mêmes et le groupe dans un sport dont la violence apparaît à Bobigny comme une lutte féministe et sociale singulière. Le projet s’est construit sur ce postulat, nourri par les premières rencontres et discussions avec le club et ses membres.

L’histoire de ce club et de l’équipe féminine est un formidable terreau de recherche et de création pour un cinéaste documentariste. Cette rencontre fructueuse entre artiste et sportives a été l’occasion pour les joueuses de créer leurs propres représentations. Pratiquer un sport est souvent l’occasion d’incarner sa ville, voire son quartier, dans des compétitions, de valoriser un groupe et son territoire. En portant le sport à l’écran, les jeunes femmes ont participé à la construction de l’image qu’elles souhaitent donner d’elles-mêmes et de leur territoire.

L’atelier « Filme ton sport »

Dans le souci de rapprocher les cinémas, les associations sportives et les jeunes qui les fréquentent, Cinémas 93 a souhaité impliquer pleinement les pratiquant.e.s sportif.ve.s du club dans ce projet de résidence. Tout d’abord en organisant des rencontres ponctuelles en salle de cinéma, mais aussi en sensibilisant les joueuses aux enjeux filmiques de leur sport : l’expression de soi par une technique, la représentation du corps et son inscription dans l’espace, le récit d’une action, d’un match, d’une équipe… Pour cela, l’association a coordonné un atelier de réalisation « Filme ton sport » qui a permis aux joueuses volontaires de participer activement à la réalisation d’un court métrage autour de leur geste sportif, à travers l’encadrement artistique de Yohan Guignard. Coeur de louves, le court métrage réalisé dans le cadre de cet atelier, a été projeté le 17 avril à l’Ecran nomade. 

Déroulé de l’année

A partir de septembre 2022 jusqu’à juin 2023, le réalisateur Yohan Guignard a suivi les joueuses des équipes de rugby senior féminies de l’AC Bobigny 93 durant leurs entraînements (2 à 4 fois par semaines) et les différents matchs locaux et à travers la France. Cette longue période a permis à Yohan Guignard d’apprendre à connaître en détail le quotidien des équipes, et d’acquérir leur confiance pour le filmage de son long métrage.

En décembre 2022, une projection de ses courts métrages a été organisée auprès des membres du club, afin d’exposer son travail en comparaison à son projet en cours.

Entre février et mars 2023, un atelier « Filme ton Sport » s’est déroulé avec la participation de 20 joueuses. Il s’agissait d’un apprentissage aux différentes étapes de fabrication d’un film – écriture, tournage, montage – avec une découverte du matériel technique (caméra, micro, trépied) et des méthodes de jeu pour la fiction et le documentaire. La restitution du film d’atelier s’est déroulée à l’Ecran Nomade le 17 avril en avant-séance du film Boxing Gym de Frederick Wiseman programmé et présenté par Yohan Guignard. Au fur et à mesure de l’année, certaines joueuses participaient activement au tournage du long-métrage.

Restitution de résidence

Un premier montage du film Les louves de Bobigny a été projeté dans le cadre d’une soirée festive au Ciné 104 le 29 juin 2023. Yohan Guignard a pu présenter les enjeux de son film en présence des joueuses de l’équipe, venues en nombre pour se découvrir sur grand écran. La version finale du film de Yohan est en cours de production. En attendant, Les louves de Bobigny continuera son chemin dans les salles du réseau Cinémas 93 durant la saison 2023/2024.

Biographie

Yohan Guignard grandit dans le sud de la France. Attiré par le cinéma, le théâtre et la photo, il se tourne vers des études de cinéma en Belgique tout en développant une carrière d’acteur. Son travail se situe du côté du documentaire tout en gardant une grande liberté de mise en scène inspirée de la fiction. Ses récits se déploient dans les histoires personnelles et intimes des personnages qu’il filme et les espaces sont dépeints comme des personnages à part entière. Après avoir filmé son frère lors d’un voyage solitaire en Asie dans Route 219, il commence à s’intéresser à la construction de l’identité masculine des jeunes hommes au sein du club de rugby de son village et réalise plusieurs documentaires sur ce sport au cours de ses études de cinéma en Belgique. Après ses études, Yohan Guignard écrit et réalise Adieu la chair !, un court métrage de fiction dans lequel il met en scène des vrais rugbymans du club de son village. Avec Random Patrol, Yohan continue d’explorer les figures masculines aux virilités défaillantes à travers le portrait d’un policier américain dans la banlieue d’Oklahoma City, tourné en huit clos dans sa voiture de patrouille. Son dernier film, Les travaux et les jours, réalisé en 2022, est une immersion dans la communauté des sœurs cisterciennes de l’abbaye de Sainte-Marie de Boulaur dans le Gers. 

de Yohan Guignard
Avec les joueuses de rugby de l'AC Bobigny 93
Genre(s) : Documentaire
Durée : 19'15
Date de sortie : 2023
Pays : France
Production : Cinémas 93

Court métrage collectif réalisé par les joueuses des équipes senior de rugby de l’AC Bobigny 93, encadré par le réalisateur Yohan Guignard, dans le cadre d’une résidence artistique « Artistes et Sportifs associés », dispositif proposé par le Département de Seine-Saint-Denis et la Ville de Paris avec le soutien de Paris 2024.

Partenaire :

Le cinéaste Thomas Salvador a été accueilli tout au long de l’année scolaire 2017/2018 au Collège Jean Lurçat de Saint-Denis. Il a proposé à une classe de 6ème de finir un film qu’il avait laissé inachevé…

Programme de l’année : sorties cinéma, expositions, rencontres avec des collaborateurs artistiques du cinéastes et tournage au sein du collège !

L’établissement : Collège Jean Lurçat de Saint-Denis

Professeur.e référent.e : Caroline Bouchard, professeur de français

Les intentions du réalisateur

 « En 2012, alors que le tournage de Vincent n’a pas d’écailles était repoussé pour la troisième année, faute de budget suffisant, ma production m’a proposé de commencer un autre film, que nous tournerions en « autarcie », afin d’échapper aux délais de financements et attentes de commissions, et ce avec un tout petit budget et une équipe réduite à son minimum. J’ai alors saisi cette occasion, ravi de pouvoir tourner à nouveau. Le projet de Briques est né.

Sans doute pour « oublier » le long processus d’écriture qu’a été celle de Vincent n’a pas d’écailles, j’ai décidé de me lancer dans ce nouveau film de manière improvisée, c’est à dire sans scénario. (…) L’idée était de tourner, puis de monter, puis de tourner, etc. (…) Je trouvais au fil du travail, sans le chercher et au gré des rencontres, les idées et le terrain de jeu des prochaines sessions de tournage. Je me suis beaucoup trimballé avec le matériel, inventant une séquence en fonction des opportunités, estimant qu’il y avait, là dans un mariage, là dans un trajet en voiture, ou encore à l’occasion d’un voyage au Sénégal, matière à enrichir le film…

Le film est devenu, pour faire simple, l’histoire d’un ornithologue confronté à un phénomène surnaturel. En effet, le héros, que j’interprète, se retrouve régulièrement « coincé » physiquement dans une surface géographique. Des barrières invisibles se posent entre lui et le monde extérieur. Cet espace qu’il découvre être en forme de brique, au centre duquel il est ramené chaque fois qu’il en franchit les limites invisibles, le libère d’un coup, aussi subitement qu’il l’emprisonne. Le phénomène, de fréquence et de durée variable, complique la vie du héros, qui cherche à en comprendre le fonctionnement tout en hésitant à en parler à son entourage.

Les acteurs qui jouent dans le film ne sont pas des acteurs professionnels, mais des amis, les personnes que je rencontre au fil du tournage.

(…) J’ai dû interrompre le tournage de ce film au printemps 2013, lorsque nous avons obtenu le financement suffisant pour tourner Vincent n’a pas d’écailles. La préparation, le tournage, la post-production puis son accompagnement lors des nombreuses avant-premières et festivals internationaux m’ont occupé pendant plus de deux ans. J’ai depuis commencé l’écriture de mon prochain long-métrage Chercher la fille, que j’espère tourner à l’été 2018.

Cette résidence In Situ représente pour moi une formidable occasion de finir Briques. Il existe un montage d’une heure environ, de nombreuses séquences qui n’ont pas encore trouvé leur place. Et il y a bien sûr de nouvelles séquences à inventer et à tourner pour finir le film. Son aspect ludique et ma pratique d’atelier en collège me font imaginer de nombreuses manières d’associer un établissement, une classe, à la finalisation de ce film. J’imagine que la classe, outre les séances de partage autour du film, m’aide à l’élaboration de la suite du scénario, participe au tournage de quelques séquences. Le collège lui-même pourrait devenir décor. »

Biographie de Thomas Salvador

Thomas Salvador, cinéaste autodidacte, réalise son premier court métrage en 1997. Il signe cinq autres courts métrages, dont il est le principal acteur, tout en travaillant comme régisseur et assistant réalisateur sur divers films.

Il anime de nombreux ateliers de réalisation vidéo avec des élèves de collège et de lycée et intervient pour les dispositifs nationaux « Collège au cinéma » et « Lycéens et apprentis au cinéma ».

En 2000, il est danseur pour le spectacle Ici, cette fois-ci de Julie Desprairies.

Il réalise en 2004 un court documentaire dans le cadre de la collection Portraits pour Arte : Dans la voiePortrait d’un guide au travail tourné en haute montagne avec l’alpiniste Patrick Berhault.

En 2006, pensionnaire à la Villa Médicis (Académie de France à Rome), il y tourne plusieurs films vidéo, dont Rome. Il réalise également une vidéo et une performance dans le cadre de La dernière Major de Serge Bozon au Centre Georges-Pompidou (novembre 2010).

Ses courts métrages ont fait l’objet de rétrospectives dans diverses manifestations : Rendez-vous du jeune cinéma français (Moscou et Saint Pétersbourg, 2011) ; Focus du Festival Côté Court(Pantin, juin 2010) ; Rétrospective Jacques Tati (Cinémathèque Française, avril 2009) ; Nuit des musées (Musée Rodin, mai 2007) ; Soirée pointligneplan (Fémis, janvier 2007)…

En 2013, il commence le tournage de Briques, un film improvisé en équipe légère, qu’il suspend pour réaliser son premier long métrage Vincent n’a pas d’écailles. Ce dernier film, qui a fait le tour du monde dans de prestigieux festivals, sort en salle en février 2015 et connaît à la fois un succès critique et public. Il est diffusé sur Canal plus en juin 2016.

En 2016 et 2017, et parallèlement à l’écriture de son prochain long métrage Chercher la fille, il anime des ateliers de direction d’acteur dans les écoles supérieures de la Fémis (Paris), La Cinéfabrique (Lyon), L’Ecal (Lausanne).

Il présente régulièrement son long métrage Vincent n’a pas d’écailles dans des cinémas mais aussi des lycées, le film étant sélectionné par le dispositif « Lycéens et apprentis au Cinéma » en région PACA en 2015-2016, puis en Nouvelle Aquitaine en 2016-2017.

Acte inaugural de Thomas Salvador

Vidéo silencieuse réalisée par Thomas Salvador pour se présenter auprès des élèves du Collège Jean Lurçat


Ce projet s’est inscrit dans le cadre des résidences de création artistique en collège impulsées par le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. A ce titre, il a bénéficié du soutien financier du Conseil départemental.

Partenaires :

Cinémas 93 a accueilli Soufiane Adel pour une résidence d’écriture autour de son projet de long métrage documentaire Les Enfants de Sanchez. Autobiographie d’une famille françaiseEn parallèle de son travail de rédaction, le cinéaste a proposé dans deux villes franciliennes où se déroule une partie du film à venir (Montreuil et Champigny-sur-Marne) différentes actions en lien direct avec son travail de création : des projections-rencontres qui lui permettront de partager avec un large public ses inspirations artistiques ; des ateliers de réalisation à destination de différents publics (collégien.ne.s, jeunes adultes) qui ont prolongé sa réflexion autour du témoignage.

 

Télécharger le flyer de présentation

Les rendez-vous de la résidence :
  • SAMEDI 19 SEPTEMBRE à 15H | Maison pour tous Youri Gagarine | Champigny-sur-Marne

Lancement de la résidence : Projection de Go Forth de Soufiane Adel en sa présence

  • SEMAINE DU 19 OCTOBRE | Maison pour tous Youri Gagarine | Champigny-sur-Marne

Atelier « Récits de vie » #1 encadré par Soufiane Adel – inscriptions auprès de la Maison pour Tous.

  • DU 13 NOVEMBRE AU 22 JANVIER  | Collège Romain Rolland | Tremblay-en-France

Atelier « Récits de vie » #2 encadré par Soufiane Adel et Jérémy Gravayat – à destination d’une classe 3ème

  • SAMEDI 13 FEVRIER à 16H | Cinéma Le Méliès | Montreuil

Projection de Go Forth de Soufiane Adel en sa présence

  • SEMAINE DU 29 FEVRIER AU 4 MARS 2016 | Centre Social Esperanto | Montreuil

Atelier « Récits de vie » #3 encadré par Soufiane Adel – inscriptions auprès du Centre Social

  • DIMANCHE 22 MAI à 16H | Cinéma le Méliès | Montreuil

Restitution globale des trois ateliers suivie d’une projection d’un film surprise, choisi par Soufiane Adel

Action financée par la Région Île-de-France et le Département de la Seine-Saint-Denis

Partenaire :

Cinémas 93 a accompagné le développement de Swagger, long métrage réalisé par Olivier Babinet. Ce projet apparait comme l’aboutissement d’une collaboration entretenue depuis plusieurs années entre le cinéaste et le Département de la Seine-Saint-Denis.

Depuis que son court métrage C’est plutôt genre JohnnyWalker a bénéficié du soutien du Département au titre de l’Aide au Film Court, le cinéaste a collaboré avec Cinémas 93 à différentes reprises, notamment dans le cadre du dispositif Culture et Art au Collège en 2011-2012 avec un atelier autour du fantastique au cinéma proposé au collège Debussy à Aulnay-Sous-Bois et en collaboration avec l’enseignante Sarah Logereau. C’est dans ce même collège qu’Olivier Babinet a été accueilli dans le cadre d’une résidence In Situ pendant laquelle il a développé un projet de long-métrage, tout en intervenant auprès des élèves sur des travaux pratiques de création artistique (texte, image ou son).

Le projet de long métrage Swagger se situe dans le prolongement de cette démarche initiale, mêlant ateliers pratiques et découverte culturelle, pédagogie et création artistique, approche sensible et dimension professionnelle, poésie et réalisme. Olivier Babinet veut aller à la rencontre des habitants et des lieux, de leur réel et de leur rêve.

 
Cinémas 93 accompagne Olivier Babinet dans le cadre d’une résidence de création artistique financée par le Département de la Seine-Saint-Denis.

Partenaire :

« Le cinéma est l’art le plus complet. On utilise le son, l’image… C’est aussi un espace de liberté à conquérir, un lieu d’expression, de bonheur. Au cinéma, il se passe toujours quelque chose de particulier. » Memory Lane, 2010.

Les acteurs 

L’établissement : Collège Henri-Wallon d’Aubervilliers 
Professeur référent : Sylvaine Dossou, professeur d’éducation musicale 

Le projet

Durant sa résidence, Mikhaël Hers a poursuivi le travail entamé autour de son long métrage. « Je dois effectuer des repérages, terminer le casting, retravailler le scénario et lancer la production. » That Summer Feeling, tourné durant l’été 2014 à Berlin, Paris et New York, raconte le parcours d’un homme d’une trentaine d’années dont la femme décède brutalement. Il se déroule sur trois étés et dans trois villes différentes. Le projet qu’il a développé lors de sa résidence, Ce souvenir de l’été, a été sélectionné par la Cinéfondation pour participer à la prochaine session de « L’Atelier », qui sélectionne chaque année à travers le monde une quinzaine de projets de longs métrages et invite leurs réalisateur.rice.s au Festival de Cannes pour les mettre en contact avec des professionnels. Il.elle.s pourront ainsi accéder à un financement international et accélérer leur passage à la réalisation.

Les temps forts

Mikhaël Hers a animé des ateliers pendant l’année. « Je souhaite montrer aux enfants la réalité du cinéma, la fabrication d’un film, leur dévoiler tout le vocabulaire et le langage des images. » Il a envisagé de les associer à la préparation de son prochain long métrage, de les faire participer à des essais, de leur faire rencontrer des chefs opérateurs, des assistants-réalisateurs. Et « tourner des films avec eux serait l’idéal. »

Biographie de Mikhaël Hers

Figure montante du cinéma français, Mikhaël Hers se destine d’abord à des études de sciences économiques et de socio-anthropologie, puis il intègre la Fémis à Paris jusqu’en 2004. Avant de s’imposer en 2009 avec Montparnasse, en compétition lors de la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes, il fait ses premières armes en tant que producteur sur des courts de Darielle Tillon et de Martin Rit (La Leçon de guitare) ou encore sur un documentaire de Show Chun Lee, intitulé Ma vie est mon vidéo-clip préféré en 2004. Certaines œuvres de sa filmographie lui ont permis de recevoir de prestigieuses récompenses : Primrose Hill, son deuxième film en tant que réalisateur est primé à Clermont-Ferrand et Pantin, tandis que son moyen métrage Charell est sélectionné à la 45e Semaine de la critique en 2005. Mikhaël Hers réalise en 2010 un long métrage fort et original : Memory Lane.

Charell, 2006, tout public, 45mn

A la lisière du bois de Boulogne. Il était neuf heures du soir et je passais devant le hall de gare de la porte Dauphine. Un visage. Le front était appuyé à la vitre de cet aquarium. Après vingt ans, nous n’avions pas changé. C’était toi, Charell.

Primrose Hill, 2007, tout public, 58mn

A l’Ouest de Paris, dans une petite ville de banlieue bordée par la Seine, quatre amis d’adolescence se retrouvent pour tenter d’enregistrer les maquettes de nouvelles chansons. L’inspiration n’est pas au rendez-vous…En cette fin de matinée, Stéphane, Xavier, Joëlle et Sonia décident alors de partir marcher dans le grand parc qui surplombe la ville. 

Montparnasse, 2009, tout public, 58mn

Casting : Adelaïde Leroux, Didier Sandre, Aurore Soudieux

Une nuit, trois jeunes femmes, le néon des boulevards, quelques rues désertées, une galerie marchande, un jardin endormi, le parvis de la tour, l’esplanade de la gare, le café du départ, un appareil photo, un concert, une terrasse, puis la ville qui s’éveille, Montparnasse.

Memory Lane, 2010, 1 h 38

Casting : Lolita Chammah, Thibault Vinçon, Dounia Sichov

Août, Hauts-de-Seine, dans la banlieue sud-ouest de Paris, sept amis de 25 ans se retrouvent plus ou moins ‘fortuitement’ à passer quelques jours dans cette ville qui les a vus grandir. Chacun a ses raisons d’être là : certains y vivent encore, d’autres y reviennent pour des raisons familiales, d’autres y cherchent des traces d’une adolescence tenace, d’autres pensent peut-être échapper au désœuvrement ou y trouver l’amour… Au détour des rues désertées de cette ville fantôme, alors que les journées filent sous le bleu profond du ciel d’août, chacun porte en lui l’intuition que ces moments partagés sont peut-être les derniers…

Ce projet s’inscrit dans le cadre des résidences de création artistique en collège impulsées par le Conseil général de la Seine-Saint-Denis. A ce titre, il a bénéficié du soutien financier du Conseil général.

Contact

Robin
Bertrand
Chargé de production, de médiation et de diffusion dans le champ social
01 48 10 21 26
07 81 83 24 45