MARDI 5 MARS - Exploitation cinématographique

Question d’exploitation cinématographique

comment la salle de proximité peut-elle rester populaire et tisser des liens avec son territoire dans toute sa diversité ?


  • Matinée

9h30 / OUVERTURE DES JOURNÉES PROFESSIONNELLES

9h45 / PRÉSENTATION

Une histoire des ciné-clubs en Seine-Saint-Denis

Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, la fréquentation des cinémas de banlieue s’est notamment construite à travers les dispositifs d’éducation populaire. Mais existait-il réellement un public ouvrier et cinéphile ? Quel rôle ont pu jouer les ciné-clubs et quels ont été les autres vecteurs de mobilisation ? Quelle est aujourd’hui la place des ciné-clubs dans le paysage cinématographique ?
 
Par Vivien Soldé, docteur en sciences de l’éducation et de la formation, auteur de la thèse Le cinéma dans l’éducation populaire en France : Étude comparative des réseaux confessionnels et laïques de la Libération aux années 1980. Il participe au projet SAFO-93 sur les savoirs et formations des travailleurs et travailleuses en Seine-Saint-Denis.
 

10h50 / TABLE RONDE

Programmer dans les quartiers populaires : comment densifier et diversifier le public des cinémas indépendants ?

Comment les salles indépendantes et les festivals programment-ils dans les territoires populaires ? Qui programme, quels films et pour quels publics ? Comment toucher un large public tout en se démarquant des multiplexes ? Faut-il montrer des films plus représentatifs d’un territoire et de ses habitant.e.s pour renouer avec elles et eux ? Est-il pertinent de programmer à destination de certaines communautés de spectateur.rice.s ?
 
Avec Maxime Cervulle, professeur en sciences de l’information et de la communication et Vice-Président Science et Société de l’Université Paris 8. Ses recherches portent principalement sur les enjeux de diversité et de genre dans les médias et les arts. Il est le co-auteur de l’étude Cinégalités du collectif 50/50 (2022) et a codirigé une enquête sur la diversité des publics du Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis (2019-2021).
Claire Diao, critique de cinéma, distributrice spécialisée dans les cinémas d’Afrique (Sudu Connexion) et programmatrice associée au Lincoln Center à New York et au Festival international du court métrage de
Clermont-Ferrand. Elle participe également à Quartiers lointains, programme itinérant de courts métrages, et au projet de la Cinémathèque idéale des banlieues du monde, portée par les Ateliers Médicis et le centre Pompidou, sur une initiative d’Alice Diop.
Catherine Mallet, directrice adjointe du cinéma La Cascade à Martigues. Ce cinéma associatif soutenu par la Ville a déménagé en 2021 du quartier de Paradis Saint-Roch au centre-ville, dans un espace agrandi.
Pauline Plagnol, directrice du cinéma Jacques Prévert implanté dans le quartier de la Fauconnière à Gonesse et dont l’action culturelle est au coeur du projet, particulièrement à destination de la jeunesse.
Mathilde Rouxel, historienne du cinéma spécialiste des cinémas des pays arabes et programmatrice. Co‑directrice artistique du festival Aflam à Marseille, elle est également directrice artistique du Festival du film franco‑arabe de Noisy-le-Sec depuis 2023.
 
Animée par Victor Courgeon, chargé de la recherche de nouveaux publics et de la communication au cinéma Le Méliès à Montreuil.

  • Après-midi

14h15 / TABLE RONDE

Si certain.e.s habitant.e.s des quartiers éloignés ne vont pas jusqu’au cinéma, faut-il que le cinéma aille jusqu’à elles et eux ?

À l’exception de quelques salles implantées au pied des cités, la projection cinématographique dans les quartiers populaires se limite souvent à des séances en plein air, généralement gratuites, pendant les beaux jours. Au sortir de la crise sanitaire, de nombreuses collectivités ont développé ces saisons de plein air, dans le cadre de « l’été culturel ». Certain.e.s acteur.rice.s de l’exploitation cinématographique vont plus loin en ouvrant de nouvelles salles au coeur des quartiers populaires ou bien en y déployant des cinémas itinérants.
 
Avec Laurent Callonnec, directeur du cinéma L’Écran à Saint‑Denis. Constatant le sous-équipement cinématographique de Plaine Commune, l’association L’Écran s’apprête à déployer une unité de projection mobile sur l’ensemble du territoire, pour des séances en plein air ou dans des lieux fermés. Elle prévoit des séances cinématographiques commerciales mais également un volet d’actions culturelles à but non lucratif.
Fabrice Chambon, directeur de la culture d’Est Ensemble, et Christel Groshenry-Fastrez, directrice déléguée du réseau des cinémas Est Ensemble. L’EPT Est Ensemble déploie le cinéma itinérant L’Écran nomade à Bobigny, propose chaque été une large programmation plein air à l’échelle de son territoire et vient d’ouvrir une nouvelle salle dans le quartier des Courtillières à Pantin.
Anne Lidove, présidente de l’ANCI – Association nationale des cinémas itinérants et coordinatrice de la FACC – Fédération de l’action culturelle cinématographique. Elle a dirigé pendant 15 ans Cinéligue, un réseau de cinéma itinérant et d’éducation à l’image dans les Hauts-de-France.
Margot Videcoq, co-directrice des Laboratoires d’Aubervilliers, lieu d’expérimentation artistique pluridisciplinaire partenaire de la Cinémathèque idéale des banlieues du monde. Depuis octobre 2021, les Laboratoires proposent une programmation cinéma dans et hors-les-murs en mettant en avant la rencontre avec les cinéastes.
 
Animée par Vincent Merlin, directeur de Cinémas
 

16h / CONVERSATION avec Rebecca Fons,

directrice et programmatrice du Gene Siskel Film Center à Chicago et du Iowa Theatre à Winterset (Iowa).

Après avoir travaillé pendant 8 ans au Festival international du Film de Chicago, Rebecca Fons est aujourd’hui à la tête d’un des deux cinémas art et essai emblématiques de Chicago, ville d’immigration qui compte parmi ses habitant.e.s de nombreuses communautés (irlandaise, italienne, russe, allemande, polonaise, chinoise, mexicaine…). Soutenue financièrement par un écosystème économique très différent du modèle français (mécénat, notamment de fondations privées), elle conçoit sa programmation et ses actions culturelles en tenant compte de la grande diversité de ses publics. Parallèlement, elle a repris et rénové le cinéma d’une petite ville du Midwest, patrie de John Wayne et où elle a grandi.
 
Animée par Laurent Callonnec, directeur du cinéma L’Écran à Saint-Denis.
 

17h / POT CONVIVIAL