RESTITUTION MATINÉE DU VENDREDI 15 NOVEMBRE
DIFFUSION CINÉMATOGRAPHIQUE
LA DIFFUSION DE CINÉMA ET DE SPECTACLE VIVANT SUR UN TERRITOIRE : ENTRE ATTIRANCE, MÉFIANCE ET QUANT-À-SOI
> Présentation
TAPIS ET RIDEAUX ROUGES, ESQUISSE D’UNE HISTOIRE DES RELATIONS ENTRE THÉÂTRE ET CINÉMA EN SEINE-SAINT-DENIS
par Tangui Perron, historien du cinéma, chargé du patrimoine audiovisuel à Périphérie
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> Table ronde
FOCUS SUR LES SALLES QUI SONT À LA FOIS LIEU DE DIFFUSION PLURIDISCIPLINAIRE DE SPECTACLE VIVANT ET ÉTABLISSEMENT CINÉMATOGRAPHIQUE
avec Jean-Michel Cretin, programmateur cinéma des Deux Scènes, scène nationale de Besançon (Doubs), Amandine Larue, responsable cinéma du Théâtre et Cinéma Georges Simenon à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Elsa Sarfati, directrice de l’Espace 1789, scène conventionnée danse & cinéma art et essai, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et Dominique Toulat, directeur du cinéma de la Ferme du Buisson, scène nationale de Marne-la-Vallée, à Noisiel (Seine-et-Marne)
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> Présentation
LE SPECTACLE VIVANT SUR GRAND ÉCRAN DANS LES SALLES ART ET ESSAI
par Marguerite Hême de Lacotte, programmatrice cinéma et auteure d’un mémoire intitulé Les enjeux du hors film dans les salles art et essai (FEMIS)
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Matinée animée par Antoine Leclerc, délégué général du Festival Cinéma d’Alès – Itinérances de l’assocation Carrfour des festivals.
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Vincent Merlin, directeur de Cinémas 93, indique que, parmi les 24 cinémas indépendants de la Seine-Saint-Denis qui forment le réseau Cinémas 93, 11 diffusent du spectacle vivant. On retrouve cette même proportion dans d’autres territoires de la périphérie parisienne. Il est donc apparu pertinent de discuter de la spécificité de ces lieux à double identité, d’autant qu’ils ne parviennent pas toujours à faire entendre leur différence au sein des réseaux de salles de cinéma, territoriaux ou nationaux. Un sujet à défricher, une réflexion à amorcer : en effet, on note aujourd’hui une quasi-absence de recherches et d’éléments statistiques sur la question. Seule l’Association des scènes nationales a réalisé une étude en 2017, qui reste circonscrite au cas des scènes nationales.
Dans un premier temps, Tangui Perron évoquera l’histoire commune, sur le territoire de la Seine-Saint-Denis, de la diffusion du théâtre et du cinéma. On verra ensuite, lors d’une table ronde, comment les deux activités peuvent coexister au sein d’un même lieu, avec les contraintes et les atouts que cela implique. Enfin, un focus sera fait sur le cas particulier de la diffusion de spectacle vivant à l’écran, dans les salles de cinéma – phénomène qui, il y a 10 ans, était l’apanage des grands circuits de distribution, et qui aujourd’hui fleurit sur les écrans des salles Art et Essai.
Ces diverses présentations devraient faire émerger des réflexions sur des sujets qui sont au cœur des problématiques actuelles du métier, tels que la circulation des publics et la réalité de la démocratisation culturelle, objectif affiché par beaucoup d’acteurs du secteur.
Emeric de Lastens, conseiller pour le cinéma et l’audiovisuel à la DRAC Ile-de-France, poursuit cette introduction en notant qu’il y a là un vrai sujet. En Ile-de-France, des scènes nationales, des théâtres municipaux, des MJC sont concernés, pour former un total d’une trentaine de salles présentant la double identité, soit près d’un tiers des salles indépendantes de la région hors Paris. Le sous-titre de cette matinée de réflexion, « entre attirance, méfiance et quant-à-soi », contrevient un peu aux habitudes (les questions d’action culturelle sont en général présentées de manière plus positive) pour signifier que c’est un véritable enjeu.
Le questionnaire distribué par le CNC aux exploitants depuis la réforme du classement Art et Essai comportait la question suivante : « L’établissement a-t-il des contraintes d’utilisation ? ». Le partage du lieu entre spectacle vivant et cinéma apparaît comme l’une de ces contraintes. Une autre difficulté pointée par les exploitants est l’accès aux films, qui s’avère problématique lorsqu’on est d’abord une salle de spectacles.
Par ailleurs, ces lieux mixtes diffèrent selon les politiques adoptées, la manière dont sont attribuées les aides financières, le statut juridique de ces établissements. Il y a parfois des anicroches, mais aussi des exemples vertueux qui montrent que de nouveaux modes de fonctionnement peuvent être envisagés sereinement.
L’idée d’encourager les créations interdisciplinaires est à nouveau d’actualité. La DRAC est en train de créer une commission dédiée. Emeric de Lastens invite les professionnels du secteur à faire remonter les informations dont ils disposent, les remarques et réflexions qu’ils pourraient avoir, afin de ne pas rester dans la méfiance et le quant à soi.
Antoine Leclerc, délégué général du Festival Cinéma d’Alès-Itinérances et de l’association Carrefour des festivals, a travaillé sur des questions approchantes quand il était étudiant et, aujourd’hui, en tant que directeur d’un festival de cinéma qui investit une scène nationale, il rencontre ces problématiques. Ce débat peut également intéresser des salles Art et Essai qui ne sont pas des lieux hybrides, mais qui se trouvent au voisinage de salles de spectacles, avec lesquelles se posent des questions d’entente et de collaboration. Cette thématique ouvre aussi sur une discussion plus large, qui ne sera qu’effleurée ici, celle de la légitimité des disciplines, notamment celle de la place singulière du cinéma dans le champ de la culture.