ÉCOLE ET CINÉMA : PROGRAMME 2018 / 2019
TROUVER SA VOIE, RISQUER DE SE PERDRE
Pour 2018/2019, deux programmes autour de la thématique « Trouver sa voie, risquer de se perdre » sont proposés selon le niveau de classe des élèves. Les trois films constituent un parcours pour l’élève comme pour l’enseignant. Ces films invitent les jeunes spectateurs à suivre des personnages obstinés et courageux qui poursuivent tous une quête en prenant le risque de se perdre. De film en film, les élèves voyagent à travers le monde sur les traces de personnages qui décident par eux-mêmes pour devenir de vrais héros de cinéma.
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Programme CP-CE1-CE2
PIERRE ET LE LOUP
de Suzie Templeton, Grande-Bretagne/Pologne, 2006, 33 min, VO sans dialogues
Bravant l'interdiction de son grand-père, Pierre s'aventure dans la forêt. Avec l'aide d'un oiseau farceur et d'un canard rêveur, il trouve le courage de capturer le loup. D'après l'œuvre de Serge Prokofiev.
Précédé de Le loup blanc (Pi erre-Luc Granjon, France, 2006, 8 min)
Pierre et le loup retrace un parcours initiatique : c’est un conte. Sans renoncer à son univers sombre et mélancolique, Suzie Templeton signe ici une œuvre plus lumineuse. Si ce film est plus optimiste que l’œuvre originale de Prokofiev, c’est que le jeune Pierre parvient à prendre sa place dans le monde des adultes. (Marie Omont, Cahier de notes sur… Pierre et le loup)
CADET D'EAU DOUCE
de Buster Keaton et Charles Reisner, Etats-Unis, 1928, 1h10, muet
William Canfield, dit "Steamboat Bill", est le propriétaire d’un vieux bateau à roues sur le Mississippi. Mais sa vieille barcasse fait pâle figure face au nouveau venu, le King, propriété de son concurrent – et désormais ennemi – J. J. King. Steamboat Bill apprend que son fils, qu’il n’a pas vu depuis des années, arrive de Boston. L’allure très endimanchée et le comportement insolite de Willie Jr. déplaisent particulièrement à son père. Rien ne s’arrange quand ce dernier apprend que Willie est amoureux de Kitty, la fille de King.
Cadet d’eau douce contient l’un des plans les plus célèbres de l’histoire du burlesque américain. Alors que la façade d’une maison, arrachée par le vent, menace d’aplatir le malheureux Buster Keaton, ce dernier ressort indemne de l’accident. Passé au travers du cadre de la fenêtre du grenier, il se tient toujours debout, comme si de rien n’était. Si cette scène réalisée sans trucages démontre les risques inconsidérés que l’acteur prenait pendant le tournage, elle est surtout métaphorique de son rapport au cadre, fondamental dans ses films, et plus largement dans le cinéma burlesque. Dans « Cadet d’eau douce », Keaton teste la résistance de son corps à la rigidité des cadres, qu’ils soient sociaux, juridiques, ou patriarcaux. Malgré la pression que la société exerce constamment sur ses faits et gestes, le personnage parvient à passer au travers et à préserver sa singularité. (François Giraud, Critikat)
TOUT EN HAUT DU MONDE
de Rémi Chayé, France/Danemark, 1h20
1882, Saint-Pétersbourg. Sacha, jeune fille de l’aristocratie russe, a toujours été fascinée par la vie d’aventure de son grand-père, Oloukine. Explorateur renommé, concepteur d'un magnifique navire, le Davaï, il n’est jamais revenu de sa dernière expédition à la conquête du Pôle Nord. Sacha décide de partir vers le Grand Nord, sur la piste de son grand-père pour retrouver le fameux navire.
« Tout en haut du monde », indirectement inspiré par les récits des premiers explorateurs polaires, est un film de genre, un film d’aventures. Il place son personnage principal, Sacha, au cœur d’une lutte contre certaines conventions et contre la rudesse de la nature. (Pascal Vimenet, brochure du CNC)
Programme CM1-CM2
OÙ EST LA MAISON DE MON AMI ?
de Abbas Kiarostami, Iran, 1987, 1h23, VOSTF
Dans une école de Koker, village du nord de l'Iran, Nématzadé a oublié son cahier et se fait réprimander par son instituteur. Après la classe, son ami et voisin de table Ahmad, rentré chez lui, découvre dans son sac le cahier de Nématzadé. De peur que ce dernier se fasse renvoyer de l'école, et malgré l’interdiction des adultes, il part à sa recherche à Pochté, le village voisin qu’il ne connaît pas…
Ce que nous dit Kiarostami, avec la chute finale c’est que la transgression a rendu Ahmad plus libre, plus intelligent et plus efficace. Sans ce voyage initiatique, qui semble aboutir dans les faits à une impasse, il n’aurait sans doute jamais eu l’idée de faire le devoir à la place de son ami. Il n’est de progrès qu’intérieur. Ce n’est pas l’expérience qui est efficace, c’est ce qu’elle transforme, chez Ahmad, dans son rapport à soi et au monde. (Alain, Bergala, Cahier de notes sur… « Où est la maison de mon ami »)
CADET D'EAU DOUCE
(voir plus haut)
LE VOYAGE DE CHIHIRO
de Hayao Miyasaki, Japon, 2001, 2h02, VF
Chihiro a dix ans, elle s'apprête à emménager avec ses parents dans une nouvelle demeure. La famille se perd en route et se retrouve dans une ville fantôme. Les parents y découvrent un restaurant et ne tardent pas à se jeter sur les nombreux mets succulents. Ils se retrouvent alors transformés en cochons.
« Ce film s’apparente à un récit d’aventures, mais sans agitation d’armes, ni super-pouvoirs. Et même si je parle d’aventure, le sujet n’est pas la confrontation entre le bien et le mal, mais c’est plutôt l’histoire d’une petite fille qui, jetée dans un monde où se mêlent braves gens et personnages malhonnêtes, va se discipliner, apprendre l’amitié et le dévouement, et va mettre en œuvre toutes ses ressources pour survivre. Elle se tire d’affaire, elle esquive, et retourne pour un temps à son quotidien. Dans le même temps, le monde n’est pas détruit, et ceci n’est pas dû à l’extermination du mal, mais au fait que Chihiro possède cette force vitale. » (Hayao Miyasaki)
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Sarah Génot
Chargée de mission actions éducatives
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